Le Canada, un pays prisonnier de ses frontières
Le Canada est un Etat fragile, vulnérable, une sorte d'Etat-tampon, démesurément allongé et coincé entre deux frontières de nature radicalement différente mais qui n'en sont pas moins réelles, définitives, irrémédiables. Au nord, la frontière bio-climatique sert de transition entre l'...
Published in: | Hommes et Terres du Nord |
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Main Author: | |
Format: | Article in Journal/Newspaper |
Language: | French |
Published: |
Lille : Société de géographie de Lille
1997
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Subjects: | |
Online Access: | https://www.persee.fr/doc/htn_0018-439x_1997_num_3_1_2590 https://doi.org/10.3406/htn.1997.2590 |
Summary: | Le Canada est un Etat fragile, vulnérable, une sorte d'Etat-tampon, démesurément allongé et coincé entre deux frontières de nature radicalement différente mais qui n'en sont pas moins réelles, définitives, irrémédiables. Au nord, la frontière bio-climatique sert de transition entre l'espace habité et habitable (oekou -mène ) et le début d'un autre monde, celui des immensités englacées où ne survivent que quelques communautés inuites remarquablement adaptées aux conditions extrêmes du milieu. Au sud, une frontière arbitraire dans la mesure où elle ne s'appuie sur aucune aspérité naturelle et de ce fait perméable aux relations intenses et multiples qu'entretient le Canada avec le puissant et envahissant voisin étatsunien. D'où l'ambiguïté dans laquelle se trouve ce pays obligé de se différencier pour exister mais qui ne peut être et se développer sans le soutien économique et financier des Etats-Unis. Canada : a country prisoner of its borders. Canada is a fragile State, vulnerable, a kind of buffer-State, excessively stretched out and caught between two completely different borders, but which are not less real, definitive and irremediable. In the North, the bio-climatic border makes a transition between the inhabited and inhabitable space (oecoumen), and a world of icy immensities where only survive some Inuit communities remarkably adapted to the extreme conditions of the environment. In the South, it's an arbitrary border, in so far as it is not based on any natural feature, and which is therefore receptive to the significant and numerous relations that Canada keeps up with its powerful and invading neighbour, the United States. Hence the ambiguity that must face this country, compelled to differentiate itself, in order to exist, but which cannot exist and develop without the economic and financial support of the United States. Chaussade Jean. Le Canada, un pays prisonnier de ses frontières. In: Hommes et Terres du Nord, 1997/3-4. Le Canada dans le monde. pp. 130-136. |
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