Le premier peuplement de l'Amérique et de l'Arctique [Etat des problèmes]

RÉSUMÉ Deux tendances s'affrontent régulièrement en préhistoire de l'Amérique : les partisans d'une chronologie courte, rejetant toute date antérieure à 12 ou 15000 BP et ceux d'une chronologie longue s'appuyant sur les dates, de plus en plus nombreuses, couvrant la période...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Bulletin de la Société préhistorique française
Main Author: Patrick Plumet
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Paris : Société Préhistorique Française 1994
Subjects:
Online Access:http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1994_num_91_4_9730
https://doi.org/10.3406/bspf.1994.9730
Description
Summary:RÉSUMÉ Deux tendances s'affrontent régulièrement en préhistoire de l'Amérique : les partisans d'une chronologie courte, rejetant toute date antérieure à 12 ou 15000 BP et ceux d'une chronologie longue s'appuyant sur les dates, de plus en plus nombreuses, couvrant la période 12- 15000 à 30-40000 BP et au-delà, même si de nouvelles analyses ra- diochronométriques ont considérablement rajeuni certaines dates anciennes. Les sites appuyant la chronologie longue soulèvent plusieurs problèmes dont certains sont actuellement insolubles. L'itinéraire du premier peuplement est soit effacé par les glaciers, soit submergé. Les industries pré-paléoindiennes sont généralement très frustes, voire incertaines et paraissent plus primitives que leurs contemporaines du Paléolithique supérieur d'Asie. Une industrie sur os de grands mammifères semble avoir existé au Yukon avant 15000 ans, mais sa distinction par rapport aux produits accidentels n'est pas facile. Les données paléobiologiques, paléolinguistiques et archéologiques s'accordent pour reconnaître 3 principaux courants de peuplement de l'Amérique, mais ne permettent pas de remonter au-delà de 12-15000 ans. Enfin le premier peuplement de l'Arctique, s'il ne pose pas les mêmes problèmes d'ancienneté que celui de l'Amérique, présente de plus en plus d'inconnues, voire de contradictions concernant ses origines, les dates les plus anciennes se trouvant dans l'Arctique oriental. On peut espérer toutefois que l'ouverture de la Sibérie aux archéologues occidentaux permettra, si elle se confirme, de régler une partie de ces problèmes. ABSTRACT Two tendencies are regularly encountered in the prehistory of North America : the partisans of a short chronology, who reject any date older than 12 or 15000 BP, and those favouring a long chronology, relying on the more and more numerous dates covering the period from 12-15000 to 30-40000 BP and earlier, in spite of recent radiochronometric analyses re-evaluating towards later dates some of the oldest ones. The sites supporting a long chronology raise several problems, some of which are for the present unsolvable. The first entry route has either been obliterated by glaciers, or is under the ocean. The prepalaeoindian industries generally are very rough, even uncertain, and seem more primitive than those of the Asiatic Upper Palaeolithic for the same period. A large mammalian bone industry seems to have occurred in the Yukon before 15000 BP, but it is not easy to distinguish it from accidental products. Finally, the peopling of the Arctic does not raise the same problems of antiquity but offers an increasing number of unanswered questions and even of inconsistencies concerning its origins, the most ancient dates being in the eastern Arctic. However, one may hope that the opening of Siberia to western archaeologists, if it comes about, will help in solving some of these problems. Plumet Patrick. Le premier peuplement de l'Amérique et de l'Arctique [Etat des problèmes]. In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 91, n°4-5, 1994. Le peuplement préhistorique de l'Amérique, sous la direction de Claude Chauchat. pp. 228-239.