Analyse pragmatique des rapports entre Science et Gestion de la biodiversité à Madagascar. Les cas du lémurien, de la baleine à bosse et du poulpe

Le rapport entre Science et Gestion de la biodiversité est fortement imprégné d’un paradigme dominant dont le socle est double : d’un côté, il y a le concept de conservation qui sépare la Nature de la Culture, et qui incrimine les activités humaines avec une tendance alarmiste sur l’état de la biodi...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Rabesandratra, Hoby Fenitra
Other Authors: Melard, François, SEED Socio-Économie, Environnement et Développement)
Format: Doctoral or Postdoctoral Thesis
Language:French
Published: ULiège - Université de Liège 2023
Subjects:
Online Access:https://orbi.uliege.be/handle/2268/306819
https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/306819/1/THESIS%20Hoby%20Fenitra%20Rabesandratra%202023.pdf
Description
Summary:Le rapport entre Science et Gestion de la biodiversité est fortement imprégné d’un paradigme dominant dont le socle est double : d’un côté, il y a le concept de conservation qui sépare la Nature de la Culture, et qui incrimine les activités humaines avec une tendance alarmiste sur l’état de la biodiversité et sa décimation imminente. Et d’un autre côté, la production de connaissances qui pose problème par la hiérarchie des connaissances produites et la suprématie des sciences naturelles sur les autres formes de connaissances. En effet, la question de la biodiversité est souvent considérée se limiter à la technicité, tout en tendant à mettre les humains en dehors des divers processus. Dû à ce paradigme, les acteurs croient alors qu’entre production de connaissances et gestion de la biodiversité, il y a un vide surplombé par un flux simple d’offre et de demande de connaissances. Cependant, là où j’ai constaté un gouffre lors de mes investigations, c’est bien entre leurs discours et leurs pratiques. Cette thèse étant dans le sillon des travaux qui analysent de manière pragmatique la réalité des acteurs en conservation, l’objectif est d’analyser les pratiques au-delà des discours afin de mettre en exergue le vrai rapport entre Science et Gestion de la biodiversité. Via une approche qui aborde l’analyse par une entrée « animal », et une méthodologie empruntée au courant des Science and Technology Studies, elle analyse plutôt le « plein » constitué par les liens qui se tissent ou qui se défont, par les interactions et la construction de réseau autour de l’animal, ainsi que la manière pour les différents acteurs de faire exister l’animal, et ce, grâce à l’approche par les Modes d’Existences et les démarches d’instauration. Trois cas d’étude vont ainsi mettre au centre trois animaux : le lémurien, la baleine à bosse et le poulpe. Le traitement de ces cas va permettre de voir que les pratiques sont fortement pourvues d’intentions et sont en réalité plurielles, que les éléments humains et non-humains et leurs pratiques ...