Polariser l'écart : la mise en scène du décalage dans Fram de Tony Harrison

Marqué par ses origines, Tony Harrison est un poète de l'écart, revendiquant à la fois ses origines ouvrières, la culture du Yorkshire, et la vaste tradition littéraire dont il est issu, des tragédies grecques à Keats, entre autres. Fram, la pièce de théâtre créée en 2008, joue sur la dichotomi...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Lanone, Catherine
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Centre de recherche VALE 2011
Subjects:
Online Access:http://sillagescritiques.revues.org/2221
Description
Summary:Marqué par ses origines, Tony Harrison est un poète de l'écart, revendiquant à la fois ses origines ouvrières, la culture du Yorkshire, et la vaste tradition littéraire dont il est issu, des tragédies grecques à Keats, entre autres. Fram, la pièce de théâtre créée en 2008, joue sur la dichotomie flagrante, mêlant conscience tragique et spectacle ludique elle met en scène Nansen, l'explorateur norvégien, dérivant au fil des glaces sur son bateau éponyme, puis luttant contre la famine en Russie, tout en posant comme cadre une mise en abyme burlesque, puisque le fantôme de l'universitaire Gilbert Murray et de son actrice préférée reprennent vie à Westminster Abbey pour créer une tragédie à la gloire de Nansen. La critique s'acharna sur cette pièce à sa création sans doute l'écart entre les vers de mirliton attribués à Murray et les enjeux éthiques ou les effets spéciaux spectaculaires reste-t-il problématique, mais la pièce se comprend mieux si on la relit à la lumière du mythe de l'arctique qui hante l'Angleterre depuis l'expédition Frankin. Au-delà de la comédie, Harrison utilise l'arctique comme métaphore pour aborder l'inhumain, la faim, l'indifférence, réactivant le modèle du masque tragique, et faire du Fram de Nansen l'emblème d'une quête éthique. Polar opposites: discrepancy in Tony Harrison's Fram: Proud of his origins, Tony Harrison blends in his work the memory of his working-class background and of the vast literary tradition he descends from, from Greek tragedy to Shakespeare or Keats. Best known as a poet, Tony Harrison is also a translator and playwright; his 2008 play Fram was badly received by critics, perhaps because it plays on key structural discrepancy, embedding as it does the story of Nansen, the polar explorer (with the eponymous boat he designed, Fram) within the frame of a play written by the ghost of the late academic Gilbert Murray. The mixture of tones and genres, of grand visual special effects, of burlesque, deliberately badly written verse attributed to Murray and of poignant, ...