Variations paléoenvironnementales au sein de l'Unité Archéostratigraphique G (UA G) de la Caune de l'Arago (Tautavel, France) : apport des paléocommunautés de rongeurs

L’Unité Archéostratigraphique G (UA G), située à la base de l’ensemble stratigraphique CIII du remplissage de la Caune de l’Arago, datée à 438 ± 31 ka et corrélée au stade isotopique 12, a livré de nombreux restes humains attribués à Homo erectus tautavelensis, ainsi qu’une faune et une industrie li...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Quaternaire
Main Authors: Lebreton, Loïc, Desclaux, Emmanuel, Hanquet, Constance, Cuenca‑Besco, Gloria, Moigne, Anne‑Marie, Perrenoud, Christian, Grégoire, Sophie
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Association française pour l’étude du quaternaire 2017
Subjects:
Online Access:http://quaternaire.revues.org/8269
Description
Summary:L’Unité Archéostratigraphique G (UA G), située à la base de l’ensemble stratigraphique CIII du remplissage de la Caune de l’Arago, datée à 438 ± 31 ka et corrélée au stade isotopique 12, a livré de nombreux restes humains attribués à Homo erectus tautavelensis, ainsi qu’une faune et une industrie lithique abondantes. Il est possible d’observer au sommet de l’UA G une bonne représentation des espèces de milieux ouverts et froids (Praeovibos priscus et Rangifer tarandus notamment) tandis qu’à sa base les espèces de milieux fermés et tempérés (en particulier Cervus elaphus et Dama sp.) prédominent. Ces structures de communautés fauniques, dites « non-analogues », sont également observées pour les associations de micromammifères, donnant lieu à une paléocommunauté très diversifiée et représentée par des taxons aux affinités écologiques très variées. Cette hétérogénéité des communautés mammaliennes a vraisemblablement été favorisée par la topographie des environs de la Caune de l’Arago qui permet de passer des zones littorales au massif des Pyrénées en moins de 50 km. Une telle configuration a en effet induit la présence de « zones refuges » contiguës, l’une méridionale en période glaciaire et abritant des espèces thermophiles et l’autre alpine, abritant des espèces continentales et boréales au cours des épisodes plus tempérés (refuge méridional cryptique). Globalement, les communautés micromammaliennes de l’UA G sont caractérisées par une bonne représentation des espèces inféodées aux environnements tempérés et fermés (Iberomys mediterraneus, Apodemus sylvaticus, Eliomys quercinus) à la base de l’unité, qui laissent place à des espèces liées à des environnements froids et ouverts (Spermophilus sp., Microtus gregalis, Dicrostonyx torquatus) au sommet. Une tendance au refroidissement du climat de la base au sommet de l’unité est également enregistrée par les variations des associations de grands mammifères. Ces observations nous permettent une interprétation nouvelle de l’UA G qui correspond à une transition ...