Les rongeurs des niveaux solutréensde la grotte Rochefort (Saint-Pierre-sur-Erve, Mayenne, France) : un référentiel inédit pour le dernier maximum glaciaire du nord-ouest de la France

Le tamisage et le tri systématique des sédiments issus des niveaux solutréens de la grotte Rochefort ont permis de récolter de nombreux éléments anatomiques de rongeurs se rapportant à sept espèces. L’étude taphonomique permet de suggérer un apport exogène, lié à des rapaces nocturnes de taille moye...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Quaternaire
Main Authors: Hanquet, Constance, Desclaux, Emmanuel, Hinguant, Stéphan
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Association française pour l’étude du quaternaire 2018
Subjects:
Online Access:http://quaternaire.revues.org/7735
Description
Summary:Le tamisage et le tri systématique des sédiments issus des niveaux solutréens de la grotte Rochefort ont permis de récolter de nombreux éléments anatomiques de rongeurs se rapportant à sept espèces. L’étude taphonomique permet de suggérer un apport exogène, lié à des rapaces nocturnes de taille moyenne et peu destructeurs (Bubo scandiacus, Strix nebulosa ou Asio otus). Du fait de leurs régimes alimentaires, ces prédateurs ne sont pas susceptibles d’avoir induit un important biais de représentation. La forte proportion de Microtus gregalis et de Dicrostonyx torquatus, en association – dans une moindre mesure – avec Spermophilus sp., confirme clairement l’existence de conditions climatiques très rigoureuses et indique la présence d’un biotope de type steppique. Les associations de rongeurs permettent par conséquent d’attribuer les niveaux étudiés au MIS 2, et plus particulièrement au Dernier Maximum Glaciaire (LGM), ce qui est en accord avec les datations radiométriques. En outre, la présence d’espèces inféodées à des biotopes relativement humides (Microtus agrestis, Arvicola sapidus et Arvicola amphibius) suggère la persistance d’un environnement humide et relativement boisé à proximité de la cavité et permet de penser que la vallée de l’Erve a joué le rôle de micro-refuge cryptique au cours du Dernier Maximum Glaciaire. Systematic sieving of sediments from the Solutrean levels of Rochefort cave provided many rodent remains referred to seven species. The taphonomic study suggests an accumulation of the remains by medium sized and little destructive nocturnal raptors (Bubo scandiacus, Strix nebulosa or Asio otus). Because of their particular prey preferences, these predators are not likely to have induced an important bias on the representation of species. The high proportions of Microtus gregalis and Dicrostonyx torquatus, in association with the occurrence of Spermophilus sp. to a lesser extent, clearly confirm the existence of very severe weather conditions and indicate the presence of a steppe biotope. The ...