Incidence des fluctuations climatiques sur la taille du renne (Rangifer tarandus) au Pléistocène supérieur

Les études écologiques actuelles montrent que les populations d’ongulés subissent les effets des oscillations climatiques par le biais combiné de facteurs intrinsèques et extrinsèques. La relation plus ou moins fine liant la taille corporelle et l’environnement est par ailleurs débattue depuis de no...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Quaternaire
Main Author: Magniez, Pierre
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Association française pour l’étude du quaternaire 2013
Subjects:
Online Access:http://quaternaire.revues.org/5609
Description
Summary:Les études écologiques actuelles montrent que les populations d’ongulés subissent les effets des oscillations climatiques par le biais combiné de facteurs intrinsèques et extrinsèques. La relation plus ou moins fine liant la taille corporelle et l’environnement est par ailleurs débattue depuis de nombreuses années, tant et si bien qu’il existe des lois à portée générale décrivant le phénomène comme celles bien connues (et discutées) de Bergmann (1847) et d’Allen (1877). En contexte archéologique, différents auteurs ont, par le passé, proposé des modèles explicatifs de la variabilité ostéométrique observée chez le renne au niveau des assemblages osseux. Récemment Weinstock a présenté une synthèse sur l’évolution et la variabilité géographique du renne en Europe centrale et occidentale au Pléistocène supérieur. L’auteur insiste notamment sur le caractère multifactoriel des causes de la variation. Dans cette étude nous reprenons une méthodologie déjà éprouvée (utilisation d’indice de taille : les V.S.I. pour Variability Size Index) et analysons plusieurs sites du Sud-Ouest de la France pour présenter une vision diachronique du Pléistocène supérieur à échelle régionale. Des différences significatives au niveau de l’estimation de la taille du renne ont été trouvées durant l’OIS 4, 3 et 2. Les résultats, en accord avec les données faunistiques, palynologiques et sédimentologiques, suggèrent que le climat joue un rôle indirect primordial dans les variations observées. Celles-ci plaident en faveur d’une plasticité phénotypique notable du renne au Pléistocène supérieur et d’une capacité d’acclimatation des individus. L’impact des détériorations et améliorations climatiques paraît plus prononcé chez les femelles que chez les mâles. Toutefois, il ressort également de l’étude que la structure des populations, et en particulier la sex-ratio et le dimorphisme sexuel, doit elle aussi être finement appréciée. Les échantillons analysés constituent un bon référentiel pour une modélisation de l’évolution climatique régionale. ...