Le chercheur-photographe et ses images de terrain

De la Côte française des Somalis (Djibouti) à la Guyane française et des îles Kerguelen aux Nouvelles-Hébrides (Vanuatu), le géologue Edgar Aubert de la Rüe a sillonné les territoires méconnus de l’empire colonial français entre les années 1920 et 1960. Au cours de cette carrière, sans cesse secondé...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Durand, Marie, Mauuarin, Anaïs
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Éditions de la Sorbonne 2023
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/photographica/786
Description
Summary:De la Côte française des Somalis (Djibouti) à la Guyane française et des îles Kerguelen aux Nouvelles-Hébrides (Vanuatu), le géologue Edgar Aubert de la Rüe a sillonné les territoires méconnus de l’empire colonial français entre les années 1920 et 1960. Au cours de cette carrière, sans cesse secondé par sa femme, il a non seulement produit un ensemble colossal de photographies, mais il a aussi veillé à les faire connaître, à les vendre et à les diffuser, animant en quelque sorte sa propre entreprise photographique. Cet article propose de mettre en lumière la façon dont ce scientifique a œuvré avec ses images et d’identifier les mécanismes et les réseaux de diffusion qu’il a sollicités. À partir de ces analyses, nous formulons l’hypothèse que, dans une période où il devient commun pour les chercheurs de faire des photographies sur le terrain, Aubert de la Rüe incarne une figure encore peu identifiée par l’historiographie, celle que nous proposons de nommer le « chercheur-photographe », qui assume un rapport d’auteur à ses propres images. From the French Somali Coast (Djibouti) to French Guiana and from the Kerguelen Islands to the New Hebrides (Vanuatu), the geologist Edgar Aubert de la Rüe criss-crossed several little-known territories of the French colonial empire between the 1920s and 1960s. During his career, assisted by his wife, he not only produced a colossal collection of photographs, but also ensured that his work was known and circulated, thus building his own photographic enterprise. This article proposes to shed light on the ways in which this scholar worked with his images and to identify the mechanisms and circulation networks that he mobilized. Based on these analyses, the article formulates the hypothesis that, in a period when it is becoming common for researchers to take photographs in the field, Aubert de la Rüe embodies a figure that we propose to call the “scholar-photographer,” who established an authorial relationship to his own images.