Les pôles, territoires de l’imaginaire où science et fiction s’entremêlent

Les pôles de la Terre ont de tout temps nourri l’imaginaire. Des utopistes protestants de la fin du xviie siècle aux romanciers de la fin du xixe siècle, tous y projettent un lieu magique, féerique où il fait bon vivre. Les récits de marins ayant vu la mer libre de glace au pôle Nord sont repris et...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Rémy, Frédérique
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: École nationale supérieure du paysage de Versailles-Marseille 2022
Subjects:
ice
sea
Online Access:http://journals.openedition.org/paysage/26394
Description
Summary:Les pôles de la Terre ont de tout temps nourri l’imaginaire. Des utopistes protestants de la fin du xviie siècle aux romanciers de la fin du xixe siècle, tous y projettent un lieu magique, féerique où il fait bon vivre. Les récits de marins ayant vu la mer libre de glace au pôle Nord sont repris et enjolivés par les plus grands scientifiques qui cherchent à justifier leurs théories ne pouvant concevoir, en effet, que la mer puisse geler. Fiction et science se mélangent et se confortent mutuellement de sorte que la mer Arctique libre de glace devient une réalité immuable jusqu’à Mary Shelley ou à Jules Verne inclus qui rendra fou son héros après la traversée du paisible océan Polaire. Ce n’est qu’à partir du xixe siècle que le spectre de l’avancée programmée des glaces inquiète et que l’imaginaire commence à voir dans ces contrées une quantité de glace capable de provoquer un déluge… The earth’s poles nourished the imagination for a long time. For the protestant utopians of the end of the XVIIth century as for the novelists of the XIXth century, the pole is a magic, enchanting place where the weather is fine. Sailor’s tales having seen the sea free of ice near the North pole are assumed to be true and are used by the most important scientists, unable to conceive that the sea may freeze. Science and fiction blend and reinforce mutually so the Arctic sea, free of ice becomes an irremovable reality, until Mary Shelley or Jules Verne. Hatteras will cross the ice barrier until the sea free of ice and will become mad. The ghost of the advance of ice, due to the climate cooling assumed by Buffon begins to be perceptible in the literature in the middle of the XIXth century.