Islande : entre succès économiques et crises politiques et sociales

En avril 2013, la majorité de gauche subit une déroute électorale sans précédent malgré une sortie de crise saluée de toutes parts pour sa rapidité. Plusieurs raisons, dont une est essentielle : ce gouvernement n’a pas répondu aux attentes de refonte des institutions pour notamment donner la parole...

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Bibliographic Details
Published in:Nordiques
Main Author: Sallé, Michel
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Association Norden 2022
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/nordiques/3525
Description
Summary:En avril 2013, la majorité de gauche subit une déroute électorale sans précédent malgré une sortie de crise saluée de toutes parts pour sa rapidité. Plusieurs raisons, dont une est essentielle : ce gouvernement n’a pas répondu aux attentes de refonte des institutions pour notamment donner la parole à des citoyens convaincus d’être les véritables auteurs du redressement par leur dynamisme et leur cohésion. La nouvelle majorité, le plus souvent au pouvoir avant la crise, fait comme si celle-ci n’avait pas existé, s’approprie les bons résultats de ses prédécesseurs et sait les amplifier par une politique uniquement attentive à la résorption des dettes publiques et privées, mais d’où est exclue toute ambition sociale ou sociétale de changement. En dépit d’incontestables succès économiques, la très rapide désaffection du gouvernement est accompagnée de conflits sociaux qui témoignent d’une exaspération croissante, confirmée politiquement par l’enthousiasme pour les Pirates. La majorité élue le 29 octobre 2016 saura-t-elle associer à son action des citoyens qui, compte tenu de l’abnégation et la solidarité dont ils ont fait preuve face à la crise, ne demandent rien d’autre qu’être pris au sérieux ? In April 2013, the left wing majority was under unprecedented electoral defeat, despite the end of the financial crisis honored from all sides for its speed. Several reasons exist, but essentially the government did not respond to the recast of expectations, particularly to give voice to citizens who believed to be the true actors of recovery by their dynamism and cohesions.The new right wing majority, mostly in power before the crisis, acted as if it had not existed but took credit for the positive results of its predecessors and launched a careful policy in dealing with public and private debts, but which has ignored any social or societal ambition for change. Despite undeniable economic success, the government has quickly lost public support and had to deal with social conflicts showing an increasing exasperation, ...