Que savaient les Islandais du xiie siècle au sujet de la Méditerranée ? Le voyage du jarl Rögnvaldr Kali Kolsson en Terre sainte

Cet article se propose d’étudier à nouveaux frais le voyage en Terre sainte accompli entre 1151 et 1153 par le jarl des Orcades Rögnvaldr Kali Kolsson, à partir du récit qui en est fait dans la Saga des Orcadiens (chap. 86-89). Son objectif est de nuancer la thèse selon laquelle ce récit reposerait...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Médiévales
Main Author: Barabino, Victor
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Presses universitaires de Vincennes 2023
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/medievales/12648
Description
Summary:Cet article se propose d’étudier à nouveaux frais le voyage en Terre sainte accompli entre 1151 et 1153 par le jarl des Orcades Rögnvaldr Kali Kolsson, à partir du récit qui en est fait dans la Saga des Orcadiens (chap. 86-89). Son objectif est de nuancer la thèse selon laquelle ce récit reposerait sur une mauvaise connaissance des pays européens (J. Renaud, 1986), en réinterprétant les passages du texte donnant des indications sur les savoirs géographiques des Islandais médiévaux. En nous appuyant sur la toponymie et une approche comparative avec d’autres sources islandaises et occidentales, nous pouvons conclure que, malgré les imprécisions factuelles, le récit présente une bonne connaissance globale des espaces méditerranéens traversés lors du voyage, témoignant alors des circulations culturelles qui ont pu exister au xiie siècle entre l’Islande, les Orcades et la chrétienté occidentale. This article studies anew the expedition to the Holy Land made between 1151 and 1153 by Rögnvaldr Kali Kolsson, jarl of Orkney, based on the account of the trip in the The Orkneyingers’ Saga (chap. 86-89). Its goal is to review the opinion that this account relies on poor knowledge of European countries (J. Renaud, 1986) by reinterpreting the passages in the text that betray the geographical knowledge of medieval Icelanders. Relying on toponymical study and a comparative approach with other Icelandic and Western sources, we can conclude that, in spite of factual inaccuracies, the narrative presents overall a good knowledge of the Mediterranean areas crossed during the journey, testifying therefore that cultural transfers existed between Iceland, Orkney and Western Christianity in the twelfth century.