Sortir de l'invisibilité

Par l’application de la Loi sur les Indiens, la nature coloniale des relations unissant peuples autochtones et gouvernement fédéral s’est traduite par une sacralisation des réserves comme milieu naturel indien. Postulant l’association consubstantielle entre autochtonité et ruralité, on ne s’étonnera...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Géographie et cultures
Main Author: Comat, Ioana
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: L’Harmattan 2013
Subjects:
Online Access:http://gc.revues.org/164
Description
Summary:Par l’application de la Loi sur les Indiens, la nature coloniale des relations unissant peuples autochtones et gouvernement fédéral s’est traduite par une sacralisation des réserves comme milieu naturel indien. Postulant l’association consubstantielle entre autochtonité et ruralité, on ne s’étonnera donc pas d’une présence urbaine qui, aux yeux du gouvernement, devient d’abord synonyme d’exode rural, puis d’une nécessaire dissolution culturelle dans la société « d’accueil ». Or, la ville est considérée aujourd’hui comme un véritable lieu de ralliement entre plusieurs Premières Nations, faisant de l’expérience urbaine une partie intégrante de la modernité autochtone. Si la présence autochtone urbaine a pu faire « mentir » les principes westphaliens de l’idéologie territoriale propre à l’État canadien qui les cantonnait culturellement et politiquement à l’univers pseudo-clos des réserves, elle dessine du même coup une nouvelle géographie, spécialement à partir de la ville. Through the application of the Indian Act, the colonial nature of relations between Aboriginal peoples and the federal government meant that reserves were consecrated as the natural environment for Indians. Postulating the consubstantial association between Aboriginality and rurality, it is not surprising that Aboriginal peoples’ presence in cities was seen by the government, first as synonymous with a rural exodus, and then as an inevitable cultural dissolution into the “host” society. But the city is today considered as a rallying place for a number of First Nations, so that urban life has become an integral part of the modern Aboriginal experience. The significant rise of a new urban society not only mean occupying a « new » place in town but also remap Aboriginal contemporary territories.