Les inuit ou l’impossible métissage!

Les Inuit connaissent depuis longtemps la coexistence de deux mondes et de deux cultures. Ils ont toujours fait preuve d’une immense capacité d’adaptation, plongeant en chacun de ces mondes pour se fabriquer une vie nouvelle et remplacer leur économie de survie. Choisir sans renoncer semble souvent...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Bours, Étienne
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: ADEM - Ateliers d’ethnomusicologie 2011
Subjects:
Online Access:http://ethnomusicologie.revues.org/685
Description
Summary:Les Inuit connaissent depuis longtemps la coexistence de deux mondes et de deux cultures. Ils ont toujours fait preuve d’une immense capacité d’adaptation, plongeant en chacun de ces mondes pour se fabriquer une vie nouvelle et remplacer leur économie de survie. Choisir sans renoncer semble souvent avoir été leur devise. On pourrait dès lors penser qu’en musique également s’est créé, au fil des ans, un ensemble de métissages nouveaux, rencontres ou fusions entre les expressions de la tradition et les éléments importés tels que instruments, gamme, rythmes, fonctions nouvelles et autres conceptions musicologiques ou culturelles. On constate cependant qu’aucun réel mouvement de métissage ne s’est dégagé. D’un côté, les expressions traditionnelles ont continué d’exister, tant bien que mal, bousculées, «défonctionnalisées», mais parfois redynamisées au contact de l’autre monde. De l’autre côté, ont apparu de nombreuses nouvelles musiques: chorales religieuses, musiques de danse, chanson rock et pop, folk et country, grunge et rap. Mais la séparation est la règle, le métissage est l’exception. Le chant traditionnel ne se pratique pas dans un contexte nouveau et les jeunes ne se risquent guère à jouer le tambour des ancêtres pour accompagner leurs chants pourtant inspirés et allant jusqu’à faire référence aux traditions.