Des Finno‑ougriens convertissent des Finno‑ougriens : foi, parenté et langue dans la rencontre missionnaire

Dans cet article j’examine l’action missionnaire venue d’Estonie (et dans une moindre mesure de Finlande) auprès des peuples de Russie parlant des langues finno‑ougriennes (ouraliennes). Alors que l’écroulement de l’Union Soviétique s’accompagne d’une intense activité missionnaire en Russie, des pro...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Études finno-ougriennes
Main Author: Vallikivi, Laur
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: INALCO 2019
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/efo/11443
Description
Summary:Dans cet article j’examine l’action missionnaire venue d’Estonie (et dans une moindre mesure de Finlande) auprès des peuples de Russie parlant des langues finno‑ougriennes (ouraliennes). Alors que l’écroulement de l’Union Soviétique s’accompagne d’une intense activité missionnaire en Russie, des protestants venus d’Estonie et de Finlande (surtout luthériens, méthodistes, baptistes, pentecôtistes) se joignent au mouvement et entreprennent de propager activement leur foi parmi les peuples finno‑ougriens de Russie. Comme les Estoniens et les Finnois sont souvent accueillis comme des « parents », les missionnaires voient là un « créneau donné par Dieu » à exploiter. Leur objectif est de créer une parenté chrétienne, où les parents ethniques deviennent frères et sœurs unis par la foi. En dépit d’accusations prétendant le contraire, ils voient dans leur intervention une initiative destinée à sauver les cultures et les langues finno‑ougriennes, et s’appuient sur leurs efforts pour rapprocher les « peuples parents » des univers protestants des Estoniens et des Finnois, et pour ainsi les conduire au salut. Je me concentre ici sur la langue de cette rencontre missionnaire en tant que source et vecteur d’une idéologie dans des actions créatrices d’identité et j’observe les traits particuliers que cette activité assume dans un pays où le pouvoir et l’église orthodoxe russe voient les protestants d’un mauvais œil. In this paper, I focus on the missionary activity, which originates from Estonia (and to a lesser extent from Finland) and takes place among Finno‑Ugric (Uralic) speaking peoples in Russia. After the collapse of the Soviet Union, many missionaries arrived to Russia, among them Estonian and Finnish Protestants (mainly Lutherans, Methodists, Baptists and Pentecostals) who began to proselytise particularly among the Finno‑Ugric peoples of Russia. As the Estonians and Finns are welcomed as “kin”, the missionaries see in this “a God‑given niche” that must be filled in. The aim of the missionaries is to create ...