Le rôle de la reconnaissance dans l’élaboration de la connaissance géographique.

Dans les récits d’exploration, le terme reconnaissance a souvent été pris comme synonyme d’exploration. A une époque charnière, autour de 1900, et à partir d’un corpus limité, le discours géographique tel qu’il trouve à s’exprimer dans les Annales de Géographie, où le récit d’exploration est bien pr...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Cybergeo
Main Author: Arrault, Jean-Baptiste
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: UMR 8504 Géographie-cités 2007
Subjects:
Online Access:http://cybergeo.revues.org/13033
Description
Summary:Dans les récits d’exploration, le terme reconnaissance a souvent été pris comme synonyme d’exploration. A une époque charnière, autour de 1900, et à partir d’un corpus limité, le discours géographique tel qu’il trouve à s’exprimer dans les Annales de Géographie, où le récit d’exploration est bien présent sans être toutefois exclusif, cet article voudrait étayer l’idée selon laquelle on ne pourrait réduire le sens de reconnaître à sa dimension d’exploration : il faudrait au contraire prêter attention à la polysémie du terme, notamment à son rapport au connaître, prendre au sérieux le moment de la reconnaissance dans le processus même d’élaboration de la connaissance géographique. Nous discutons ici l’hypothèse que, dans cette élaboration, avant le temps du connaître, se loge un temps du reconnaître, le temps du test des conjectures, le temps de la confrontation entre l’hypothèse et la réalité géographique. Si la première partie se veut de portée théorique générale, la seconde propose une étude de cas sur l’Antarctique, qui se trouve être, autour de 1900, la dernière grande tâche blanche sur le globe. The word reconnaissance often means exploration in exploration’s narrative. At a hinge time, the 1900s, the paper aims to show that, instead of reducing the meaning of reconnaissance to its explorative side, it could be fruitful to consider this term’s polysemy and to question the link between reconnnaître and connaître. The corpus studied here is the french geographical review, the Annales de Géographie, where exploration’s narrative is well present even if it’s not a specialized review. Our hypothesis is that the reconnaissance’s moment should be taken very seriously in the shaping of geographical knowledge: the reconnaissance is a time for testing hypothesis and confronting conjectures to geographical reality. The first part of the paper develops a general analysis, while the second one offers a case study on Antarctica, the last big white patch on the globe around 1900.