Summary: | Le soleil de minuit, le cap Nord, les aurores boréales, le folklore : combien de clichés caractérisent le Grand Nord et depuis des siècles ! Dès l’Antiquité les pays nordiques étaient enveloppés d’une aura de mythes et de légendes, terres de magiciens qui savaient commander au vent, terres dont la localisation géographique était très incertaine. À partir du xviie siècle, l’Europe ne cessa d’y envoyer hommes de lettres, hommes de sciences, nobles exilés ou non, sans oublier les premières pionnières, « qui s’arrêtèrent là où la terre leur manqua », pour paraphraser Regnard. La Laponie et la Finlande attiraient les curieux et les chercheurs de toute époque, car lieux exotiques à explorer aux xviie et xviiie siècles, derniers territoires « sauvages » européens qui pouvaient faire l’objet d’études anthropologiques et ethnologiques au xixe siècle, et destinations nouvelles d’un tourisme de masse naissant qui voyait dans l’étape au cap Nord l’exploit pittoresque à accomplir pendant les vacances estivales. Cet essai veut tracer un panorama de l’histoire du voyage en Laponie et en Finlande, en passant de la connaissance de ces territoires à l’Antiquité et au Moyen Âge à tout ce qui concerne l’organisation pratique d’un tel périple au fil des siècles pour arriver enfin à l’analyse des typologies, structures et formes de récits produits par des intrépides, qui évoluent de siècle en siècle vers un style bien défini à l’intérieur de la grande famille de la littérature de voyage.
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