Summary: | C’est par le biais de l’ethos que l’article étudie quelques nouvelles extraites du premier recueil de Claire Keegan, Antarctica (1999). Chaque nouvelle illustre une dichotomie perceptible dans deux sens étymologiques de l’ethos, relatifs, d’une part, aux coutumes ancestrales et, d’autre part, au caractère propre des personnages (la tradition contre le goût). Ce contraste est étudié dans un cadre mobilisant la théorie de la performativité de Judith Butler et la perception de la littérature et des arts comme extension du lien archaïque entre sexualité et religion de Camille Paglia. Dans ce contexte, l’une des principales caractéristiques des nouvelles est un goût prononcé pour le risque. Au lieu de mettre le corps à distance, les nouvelles de Keegan semblent inviter le lecteur à prendre le risque de l’explorer, même si une telle entreprise peut s’avérer fatale. The essay examines a selection of stories from Claire Keegan’s first collection Antarctica (1999) through the perspective of ethos. Each story illustrates the clash between two etymological meanings of ethos through a dramatic conflict between inherited practices and the idiosyncratic disposition of the characters (i.e. tradition vs. taste). The contrast is explored within a frame which brings together Judith Butler’s theory of performativity and Camille Paglia’s perception of literature and the arts as an extension of the archaic connection between sexuality and religion. Within this frame one of the stories’ major features is a taste for taking risks.Instead of putting the body at a distance for the mind’s sake, Keegan’s stories seem to invite the reader to take the risk of exploring it (i.e. the body), even if such a risk may lead to death.
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