A propos de l’étude des micromammifères par l’analyse des pelotes de rapaces. intérêt et limites de la méthode

Les auteurs exposent les divers problèmes concernant les micromammifères qui sont susceptibles d’être étudiés par analyse des pelotes de rapaces, en particulier de la Chouette Effraie ( Tyto alba). C’est d’abord la répartition géographique qui peut être étu diée de façon précise à partir du moment o...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Saint-Girons, M.C., Spitz, F.
Other Authors: Laboratoire d ’Ecologie Générale du Museum d’Histoire Naturelle, Brunoy (S.-ct-O.), Laboratoire des Petits Vertébrés, Institut National de la Recherche Agrono mique, Jouy-en-Josas
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Société nationale de protection de la nature et d'acclimatation de France, Paris (FRA) 1966
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/2042/59141
Description
Summary:Les auteurs exposent les divers problèmes concernant les micromammifères qui sont susceptibles d’être étudiés par analyse des pelotes de rapaces, en particulier de la Chouette Effraie ( Tyto alba). C’est d’abord la répartition géographique qui peut être étu diée de façon précise à partir du moment où l’on dispose de lots suffisamments bien répartis et suffisamment nombreux en outre il est possible de déterminer la position relative de l’espèce étudiée dans chaque région en la rapportant au groupe des espèces homo logues on montre ici l’exemple de Microtus arvalis étudié au sein d’un groupe d’espèces homologues comprenant M. arvalis, M. agrestis et Clethrionomys glareolus. Il apparaît que la portée des résultats doit être soigneusement délimitée : ainsi par les pelotes de l’Effraye on ne peut espérer définir que la microfaune des zones découvertes d’altitude peu élevée où elle chasse, et, pour une espèce donnée, la répartition en région forestière ou en haute montagne doit être étudiée d’une autre façon. Les espèces très rares dans les pelotes ne le sont pas forcément dans la nature, et l’on doit s’en assurer par d’autres méthodes de recherches. Si l’on possède pour une région donnée un certain nombre de gros échantillons de proies correspondants à des biotopes de chasse bien distincts de l’Effraye, il est possible d’en tirer des enseigne ments sur Y habitat des micromammifères mais les renseigne ments obtenus ainsi ne sont pas aussi précis que par piégeage puisqu’on ne peut définir que le « paysage de chasse » du rapace et non le microbiotope du mammifère néanmoins on peut arriver à définir les communautés de micromammifères correspondant à divers paysages végétaux (naturels ou agricoles) ce qui n’est pas négligeable. Des exemples sont donnés pour la région camar- guaise entre autres. La densité des populations ne peut être déterminée de façon absolue par l’étude des pelotes, mais dans certains cas il est pos sible de suivre l’évolution des populations d’une ou plusieurs espèces cela impose au préalable d’avoir rassemblé par d’autres moyens quelques renseignements sur le cycle annuel d’abondance des espèces étudiées en outre il ne doit pas y avoir une espèce constamment très abondante relativement aux autres car dans ce cas on constate que son abondance relative dans les pelotes reste à peu près constante. Enfin l’examen détaillé des éléments osseux trouvés permet dans certains cas de déterminer le sexe et l’âge des mammifères présents la structure de population ainsi trouvée peut alors être comparée à la structure réelle établie par piégeage et l’on obtient ainsi une idée de la façon dont s’exerce la prédation sur une population. Le travail sur ces divers problèmes ne fait que commencer et l’accent doit être mis en priorité sur l’étude de la répartition géo graphique encore très insuffisamment connue pour les Mammi fères de France. The authors deal with various problems concerning small mammals which can be investigated by analysis of the pellets of predators, particularly the Barn Owl ( Tyto alba). First, accurate information can be obtained on geographical distribution provided that sufficient material from a wide area is available it is further possible to determine the relevant impor tance of a particular species in each region of the country in relation to other homologous species of a group. The example chosen is that of Microtus arvalis considered within the group comprising itself, M. agrestis and Clethrionomys glareolus. The scope of results is however strictly limited. Thus Barn Owls only hunt in open country at low or medium altitudes, and other methods would have to be used to determine the distribution in forests and high mountains of their prey species. Moreover, species seldom found in pellets are not necessarily rare, and here again the real situation can only be verified by other means. Secondly, granted a large sample of pellets from the various distinct biotopes hunted over by the Barn Owl, it is possible to draw some conclusions on habitat preferences of small mammals.