Les savoirs pastoraux des Mbororo de l'Adamaoua : évolution et rapports au développemment

Arrivés il y a plus d'un siècle sur le plateau de l'Adamaoua, les Mbororo (Peuls pasteurs) se sont bien adaptés aux savanes. Le principal problème pour l'élevage tient au risque de maladies lié au contexte écologique : insectes piqueurs et plantes toxiques. Ces dangers et la faible qu...

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Bibliographic Details
Main Author: /Boutrais, Jean
Other Authors: Holtedahl, L. (ed.), Gerrard, S. (ed.), Njeuma, M.Z. (ed.), /Boutrais, Jean (ed.)
Format: Text
Language:French
Published: Karthala 1999
Subjects:
Online Access:https://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010017690
Description
Summary:Arrivés il y a plus d'un siècle sur le plateau de l'Adamaoua, les Mbororo (Peuls pasteurs) se sont bien adaptés aux savanes. Le principal problème pour l'élevage tient au risque de maladies lié au contexte écologique : insectes piqueurs et plantes toxiques. Ces dangers et la faible qualité des pâturages exigent de porter une grande attention au bétail : contrôle régulier des tiques, apports de compléments minéraux, etc. Les hommes s'occupent du bétail tandis que les femmes vendent des produits laitiers. Les deux activités sont complémentaires. L'évolution socioculturelle des Mbororo remet cependant en cause cette double activité familiale. La sédentarisation se traduit par une connaissance moindre de l'environnement. Les jeunes s'occupent moins du bétail. L'engagement agricole entraîne des difficultés de répartition du travail entre les animaux et les champs. Une islamisation plus forte entre en contradiction avec une éducation pastorale des jeunes et une libre circulation des femmes. Des techniques modernes d'élevage sont difficiles à concilier avec les pratiques traditionnelles. Deux exemples illustrent cette opposition. 1. Des grands ranchs ont accaparé des pâturages communs, sans offrir de réelles compensations aux Mbororo. Ils sont peu nombreux à travailler dans ces ranchs et ce sont surtout des célibataires. 2. La laitière industrielle de Ngaoundéré concurrence les femmes mbororo qui vendent du lait. Cependant, les femmes ont tiré parti de nouvelles opportunités : elles expédient du lait par le train vers Ngaoundéré ou Yaoundé. Ce commerce est géré entièrement par des femmes, ce qui prouve leur capacité à adapter leur savoir traditionnel à de nouvelles conditions de marché. De même, des Mbororo manifestent maintenant beaucoup d'intérêt pour les produits vétérinaires. En ce sens, ils deviennent les vrais acteurs d'un processus de développement. (Résumé d'auteur)