George Morrison : histoire d'un aller et retour. Un artiste boursier étasunien en France, 1952-1953

Artiste minnésotain d'ascendance anishinaabe ojibwe, George Morrison (1919-2000) se rend à Paris grâce à la bourse Fullbright en septembre 1952 dans le but d'y étudier à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Son Séjour d'un an se révèle alors être bien plus qu'un voya...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Tesson, Mathieu
Other Authors: École du Louvre (EDL), Susana Gállego Cuesta
Format: Master Thesis
Language:French
Published: HAL CCSD 2020
Subjects:
Online Access:https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04570624
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04570624/document
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04570624/file/14ELE01078_M2_2019_texte.pdf
Description
Summary:Artiste minnésotain d'ascendance anishinaabe ojibwe, George Morrison (1919-2000) se rend à Paris grâce à la bourse Fullbright en septembre 1952 dans le but d'y étudier à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Son Séjour d'un an se révèle alors être bien plus qu'un voyage d'étude artistique. Dans le contexte de l'après-guerre et de la guerre froide ce peintre et dessinateur de l'abstraction se livre à la quête de son identité propre et défie par son oeuvre et son parcours les catégories imposées par la critique d'art et le système des galeries alors aux prises dans un clivage culturel visant à rétablir l'hégémonie de Paris comme capitale des arts. Il tente alors de s'extraire de l'abstraction dominante dite « lyrique » et construit des ponts avec l'abstraction géométrique d'un Jean Dewasne, l'héritage d'un Fernand Léger ou le réalisme dramatique d'un Bernard Buffet. Le voyage de Morrison n'est cependant pas celui d'un Américain à Paris mais plutôt celui d'un grandtourist sur la Côte d'Azur à Antibes qui réalise un pèlerinage aux sources de la modernité cézannienne. Le peintre minnésotain présente alors un profil alternatif de l'expatrié-e à la fin de la vogue pour l'immigration des artistes d'outre-Atlantique vers le Paris des existentialistes. Il effectue un rite de passage lui permettant de devenir un artiste original, accompli et international. Ce qui ne peut être acté que par son retour aux États-Unis à l'automne 1953 : c'est l'histoire d'un aller et retour. Par ses choix George Morrison se fait passeur, à la fois acteur et vecteur de la mise à mal des structures établies par l'histoire de l'art.