Faire nation par la mine ? Histoire politique des territoires miniers au Groenland
Le Groenland est engagé dans un extractivisme d’État pour soutenir la stratégie d’accession à l’indépendance par la rente minière. Après une décennie de conflit, une forme d’union nationale, allant du gouvernement à la population, émerge autour de mines éloignées des localités ou de mines de petites...
Published in: | Études Inuit Studies |
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Main Author: | |
Format: | Text |
Language: | French |
Published: |
Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA)
2023
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Subjects: | |
Online Access: | http://id.erudit.org/iderudit/1113394ar https://doi.org/10.7202/1113394ar |
Summary: | Le Groenland est engagé dans un extractivisme d’État pour soutenir la stratégie d’accession à l’indépendance par la rente minière. Après une décennie de conflit, une forme d’union nationale, allant du gouvernement à la population, émerge autour de mines éloignées des localités ou de mines de petites tailles de proximité. Comment comprendre le retour de ce modèle, blâmé dans les années 1980 et historiquement vecteur d’un phénomène d’enclave critiqué dans l’histoire du Groenland ? Se distanciant des approches Not in my backyard et politistes, qui abordent cette question sous l’angle des compromis minier pour l’indépendance, je propose de la saisir dans une perspective historique des enjeux politiques et sociaux du minier. L’article s’appuie sur des données ethnographiques et bibliographiques pour dresser une histoire du minescape groenlandais, autrement dit des mondes sociaux et des questions politiques émergeant des pratiques minières. Il met ainsi au jour une association entre le minier et le nationalisme dans la représentation et l’identification d’une territoire politique, et analyse l’extractivisme contemporain et ses modèles d’extraction comme un renouvellement de l’imaginaire national du territoire. Greenland is engaged in state extractivism to support the strategy of gaining independence through mining rents. After a decade of conflict, a form of national unity, from the government to the population, is emerging around mines located far from localities, or small-scale local mines. How can we understand the return of this model, blamed in the 1980s and historically the vector of an enclave phenomenon criticized in Greenland’s history ? Distancing myself from the Not in my backyard and political approaches, which approach this question from the angle of mining compromises for independence, I propose to grasp it from a historical perspective of the political and social stakes of mining. The article draws on ethnographic and bibliographic data to draw up a history of the Greenland minescape, in other words, ... |
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