Relevé du territoire : les souverainetés alimentaires autochtones

La recherche dans le domaine de la souveraineté alimentaire vit actuellement un renouveau conceptuel qui vise à rendre compte des diverses expressions de la souveraineté telle qu’elle s’incarne dans l’espace en fonction des spécificités historiques et identitaires, et des situations et dynamiques so...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Lien social et Politiques
Main Author: Daigle, Michelle
Format: Text
Language:French
Published: Lien social et Politiques 2023
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1105092ar
https://doi.org/10.7202/1105092ar
Description
Summary:La recherche dans le domaine de la souveraineté alimentaire vit actuellement un renouveau conceptuel qui vise à rendre compte des diverses expressions de la souveraineté telle qu’elle s’incarne dans l’espace en fonction des spécificités historiques et identitaires, et des situations et dynamiques socioécologiques locales. Les efforts pour en identifier les nombreuses assises ont permis d’attirer l’attention sur les enjeux particuliers de la souveraineté alimentaire autochtone en Amérique du Nord. Notamment, les spécialistes s’intéressent aujourd’hui aux liens qui unissent la régénération des pratiques de récolte et de partage des aliments avec les mouvements pour l’autodétermination et la décolonisation. Si on ne peut que se réjouir de ce nouvel intérêt, il reste toutefois beaucoup de travail à faire pour comprendre comment les multiples ordres et autorités autochtones en matière juridique et politique s’expriment au quotidien dans la pluralité des souverainetés alimentaires et des environnements. Dans cette contribution, je m’intéresse aux Anishinaabe vivant tant à l’intérieur qu’au-delà des limites du territoire couvert par le Traité no 3 (Ontario, Canada) : je veux mettre en lumière les actes de résurgence quotidiens, basés sur le principe du mino bimaadiziwin, avec lesquels ils protègent et revitalisent leurs terrains de récolte alimentaire, leurs eaux et leurs modes d’alimentation. Food sovereignty scholars are increasingly re-conceptualizing sovereignty by accounting for its diverse expressions across space according to specific histories, identities, and local socio-ecological realities and dynamics. In grappling with the multiple bases of sovereignty, attention has been directed toward Indigenous food sovereignty in North America. Specifically, food scholars are examining how the regeneration of Indigenous food harvesting and sharing practices shapes movements for decolonization and self-determination. While this is a crucial and much-welcomed intervention, much more is needed to understand the diverse ...