Les catégories ethniques et les modes de relations entre nations dans les traditions orales crie et innue

En nous basant sur les études de Sylvie Vincent sur les récits des Innus laurentiens qui relatent les premiers contacts avec les Européens, nous les avons comparés avec ceux de leurs voisins cris de la Baie-James. Cette comparaison vient confirmer que Innus et Cris de la péninsule du Québec-Labrador...

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Bibliographic Details
Published in:Recherches amérindiennes au Québec
Main Author: Scott, Colin
Format: Text
Language:French
Published: Recherches amérindiennes au Québec 2020
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1088577ar
https://doi.org/10.7202/1088577ar
Description
Summary:En nous basant sur les études de Sylvie Vincent sur les récits des Innus laurentiens qui relatent les premiers contacts avec les Européens, nous les avons comparés avec ceux de leurs voisins cris de la Baie-James. Cette comparaison vient confirmer que Innus et Cris de la péninsule du Québec-Labrador partagent une même logique, selon laquelle sont enregistrées et évaluées les relations avec les nouveaux venus. Elle permet d’assister à la formation des catégories ethniques et à la fluidité entre ces catégories – qui servent à désigner les Français, les Anglais, le personnel de compagnies de traite rivales et les personnes métissées. Mais la question clé est de savoir, tant pour les Cris que pour les Innus, si les relations entre les nations rencontrent ou non les normes de réciprocité. La réponse varie selon que l’on parle des relations avec les commerçants de fourrure et les compagnies établies à la Baie-James ou de celles avec les colons et les autorités coloniales du Saint-Laurent. Les discours innus et cris témoignent des expériences passées et proposent l’idée qu’une réciprocité positive entre les peuples devienne un modèle pour l’humanité. Building on Sylvie Vincent’s inquiries into Laurentian Innu narratives about early relations with Europeans, a comparison is undertaken with the oral traditions of neighbouring James Bay Crees. The comparison confirms a shared logic by which relations with newcomers are remembered and evaluated across the Québec-Labrador Peninsula. The comparison illuminates the formation and fluidity of ethnic categories applied to French, English, personnel of rival fur trading companies, and persons of mixed ancestry. But the key question for both Innu and Cree narratives is whether relations between peoples fulfills or fails standards of reciprocity. The answer is somewhat variable in contexts of relations with fur traders and companies on James Bay, versus relations with settler farmers and colonial government along the St. Lawrence. Innu and Cree discourses alike reflect on ...