Les tribunaux et la configuration des identités spirituelles autochtones : Une comparaison des contextes canadien et australien

Cet article brosse un portrait comparatif de la mobilisation de la dimension spirituelle par les nations autochtones du Canada et aborigènes de l’Australie en contexte juridique. Plus précisément, il s’agit de vérifier, à la lumière d’une série de jugements rendus par les tribunaux, dans quelle mesu...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Anthropologie et Sociétés
Main Author: Gélinas, Claude
Format: Text
Language:French
Published: Département d’anthropologie de l’Université Laval 2021
Subjects:
loi
law
ley
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1088011ar
https://doi.org/10.7202/1088011ar
Description
Summary:Cet article brosse un portrait comparatif de la mobilisation de la dimension spirituelle par les nations autochtones du Canada et aborigènes de l’Australie en contexte juridique. Plus précisément, il s’agit de vérifier, à la lumière d’une série de jugements rendus par les tribunaux, dans quelle mesure les particularismes du régime normatif de chaque pays influencent : 1) la manière dont cette dimension spirituelle est représentée d’un point de vue ethnographique par les intervenants autochtones 2) la qualification juridique permettant de l’introduire et de la justifier et 3) l’appréciation que lui réservent les magistrats. À travers les similitudes et les divergences qu’elle révèle, cette comparaison montre la nécessité pour les Autochtones et les Aborigènes de moduler, voire de dénaturer la représentation de leurs particularismes spirituels pour les rendre compatibles avec les canons idéologiques et normatifs qui guident les tribunaux et, par conséquent, les limites des cadres normatifs actuels sur le plan de la réception et de l’appréciation de ces spécificités culturelles autochtones. This article presents a comparative portrait of how spirituality is mobilized in legal context by the Indigenous peoples of Canada and the Aborigines of Australia. In the light of a series of judgments handed down by the courts, our goal is to establish to what extent the specifics of the normative regime of each country influence: 1) the way this spiritual dimension is ethnographically represented by the native parties, 2) the legal qualification by which it is introduced and justified, and 3) the appreciation reserved for it by the courts. Through the similarities and differences that it reveals, this comparison points out the need for Indigenous peoples and Aborigines to modulate, even distort the representation of their spiritual particularisms to render them compatible with the ideological and normative canons guiding the courts, and consequently the limits of the current normative frameworks to receive and appreciate ...