DES SAVOIRS EN TENSION : LA CONSTRUCTION DES SAVOIRS EN SANTÉ MENTALE ET LA PLACE DES SAVOIRS AUTOCHTONES DANS L’ORGANISATION DES SERVICES

Ce que nous considérons comme allant de soi, nos compréhensions communes, est en fait conceptualisé par des idéologies que nous avons internalisées tout au long de notre vie. Les personnes en marge de la société ne sont pas protégées contre l’internalisation des idéologies dominantes, même lorsque c...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Canadian Social Work Review
Main Author: Gaulin, Dominique
Format: Text
Language:French
Published: Canadian Association for Social Work Education / Association canadienne pour la formation en travail social (CASWE-ACFTS) 2021
Subjects:
Soi
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1086121ar
https://doi.org/10.7202/1086121ar
Description
Summary:Ce que nous considérons comme allant de soi, nos compréhensions communes, est en fait conceptualisé par des idéologies que nous avons internalisées tout au long de notre vie. Les personnes en marge de la société ne sont pas protégées contre l’internalisation des idéologies dominantes, même lorsque celles-ci sont contraires à leurs propres intérêts. Ce phénomène, largement décrit dans la littérature et ressenti entre autres par les peuples autochtones, démontre une tendance générale à sous-spécialiser les connaissances expérientielles, locales et culturelles, pour favoriser les connaissances techno-professionnelles. Le domaine de la santé mentale n’est pas étranger à ce type de pratique où les savoirs autochtones - notamment ceux des Inuit - sont largement absents. À partir des écrits et des expériences de l’auteure comme travailleuse sociale et chercheure doctorante en santé mentale au Nunavik, cet article explore les mécanismes qui occultent certaines formes de savoir en santé mentale, et pose un regard sur le contexte spécifique du Nunavik, au Québec. What we take for granted, or as common understanding, is actually conceptualized throughout our lives, through a process of internalizing ideologies. People on the fringes of society also internalize dominant ideologies, even when those ideologies go against to their own interests. This phenomenon, widely described in literature and felt by Indigenous Peoples, demonstrates a general tendency to under-specialize experiential, local and cultural knowledge, while favoring techno professional knowledge. The field of mental health is no stranger to this type of practice, wherein Indigenous knowledge – particularly that of the Inuit - is largely absent. Based on literature and the author’s experiences as a social worker and doctoral researcher in mental health in Nunavik, this article explores some of the mechanisms that obscure Indigenous knowledge in mental health, while looking at the specific context of Nunavik, Québec.