L’importance de l’aspect relationnel dans l’auto-(re)présentation de jeunes Innus de la communauté de Uashat mak Mani-Utenam

Cet article présente les fondements de ce que l’auteure nomme « le relationnel dans la technique ». La trentaine de jeunes Innus de Uashat mak Mani-Utenam qui ont participé à ce projet ont principalement photographié et commenté des aspects qu’ils aimaient de leur quotidien plutôt que d’accentuer ce...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Recherches amérindiennes au Québec
Main Author: Truchon, Karoline
Format: Text
Language:French
Published: Recherches amérindiennes au Québec 2005
Subjects:
Mak
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1081924ar
https://doi.org/10.7202/1081924ar
Description
Summary:Cet article présente les fondements de ce que l’auteure nomme « le relationnel dans la technique ». La trentaine de jeunes Innus de Uashat mak Mani-Utenam qui ont participé à ce projet ont principalement photographié et commenté des aspects qu’ils aimaient de leur quotidien plutôt que d’accentuer ce qu’ils aimaient moins. Ce résultat contraste avec les images de victimisation et de misérabilisme fréquemment véhiculées à leur sujet dans l’espace public par les adultes autochtones et non autochtones. Selon l’auteure, pour ces jeunes, l’acte photographique ne sert pas à fabriquer des photos, mais à présenter les liens les unissant aux personnes, aux objets et aux événements photographiés. L’acceptation de ce constat amène donc à réfléchir sur les impacts d’une surabondance d’images de souffrance des jeunes autochtones. Se pourrait-il qu’un manque d’équilibre dans le type de représentation de leur quotidien puisse favoriser une intériorisation de ces propos négatifs et ainsi participer au déploiement d’une prophétie autoréalisatrice ? This article presents the underlying principles of what the author call “the relational of the technique”. More than 30 young Innus from Uashat mak Mani-Utenam who participated in this project, photographed and discussed positive aspects of their lives rather than putting emphasis on the negative ones. This result constrasts with the majority of images circulated by native and non-native adults about them in the public sphere in which they are victimised and appear to live a miserable life. It is suggested that for these youth the purpose of photography is not to fabricate photographs per se but rather to present the links with who and what they photograph. This rationale brings us to reflect on what could be the impacts of a quasi-total representation of commodified suffering about First Nations’ youth. Could this lack of balance in representation of their daily lives forecast the internalisation of these negative portrayals and then contribute to a self-fulfilling prophecy?