Les jeunes Algonquins sont-ils biculturels ? Modèles de transmission et innovations dans quelques réserves

Les jeunes autochtones sont souvent présentés dans le discours populaire comme étant « pris entre deux mondes », ce qui justifie les images d’individus « à problèmes » qu’on projette sur eux. Seraient-ils donc biculturels ? À l’aide de discours d’Algonquins nés depuis 1970, l’article montre l’import...

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Bibliographic Details
Published in:Recherches amérindiennes au Québec
Main Author: Bousquet, Marie-Pierre
Format: Text
Language:French
Published: Recherches amérindiennes au Québec 2005
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1081916ar
https://doi.org/10.7202/1081916ar
Description
Summary:Les jeunes autochtones sont souvent présentés dans le discours populaire comme étant « pris entre deux mondes », ce qui justifie les images d’individus « à problèmes » qu’on projette sur eux. Seraient-ils donc biculturels ? À l’aide de discours d’Algonquins nés depuis 1970, l’article montre l’importance des représentations spatiales, juridiques et générationnelles dans la définition de leur identité culturelle. Entre eux et les aînés, derniers semi-nomades, une génération assure une médiation culturelle, celle de leurs parents qui ont vécu les transitions du pensionnat, de la sédentarisation et qui ont créé de nouveaux modèles. Les jeunes, pour leur part, investissent de repères l’univers de la réserve, leur lieu de référence, et innovent pour « faire évoluer la culture ». Ainsi, ils élaborent une culture algonquine moderne. Mais la Loi sur les Indiens crée des tensions, venant renforcer l’illusion d’une bipartition du monde. Young people from First Nations are often portrayed as caught "between two worlds", justifying the image projected upon them as "problem" individuals. But can they really be considered bi-cultural? In this article, the importance of spatial, legal and generational representations in defining the cultural identity of Algonkins born after 1970 is explored. A transitional generation, that of their parents – who lived through the changes brought about by residential schools, sedentarisation and the creation of new models – mediates between young Algonkins and the elders, who lived a semi-nomadic life. The universe of the reserve, their source of reference, is invested with meaning by young people as they innovate to "make the culture evolve". In their own way they are striving to create a modern Algonkin culture but the Indian Act creates tensions that reinforce the illusion of a bipartite division of their world.