Le sociogramme de l’« Indien » chez James Fenimore Cooper et Jules Verne

Cette étude repose sur l’hypothèse voulant que l’oeuvre romanesque de James Fenimore Cooper constitue la matrice fondamentale de l’imaginaire transatlantique des Premières Nations. Le roman Le dernier des Mohicans (1826), en particulier, aurait joué un rôle déterminant dans la synthèse et la diffusi...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Tangence
Main Author: Prévost, Maxime
Format: Text
Language:French
Published: Tangence 2020
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1076341ar
https://doi.org/10.7202/1076341ar
Description
Summary:Cette étude repose sur l’hypothèse voulant que l’oeuvre romanesque de James Fenimore Cooper constitue la matrice fondamentale de l’imaginaire transatlantique des Premières Nations. Le roman Le dernier des Mohicans (1826), en particulier, aurait joué un rôle déterminant dans la synthèse et la diffusion de mythes informant la conception euroaméricaine des populations autochtones. L’oeuvre de Cooper présente ainsi ce que la sociocritique appellerait un « sociogramme de l’“Indien” » : différentes réalités ethnologiques y sont représentées de manière contrastée, c’est-à-dire tantôt de manière négative, tantôt de manière positive, de sorte que les Leatherstocking Tales, pas plus que le roman Famille-sans-nom (dans lequel Jules Verne adapte et infléchit certains éléments des romans de Cooper pour créer une image fantasmatique de la Huronie), ne permettent une lecture univoque. La matrice essentielle de ce que Georges E. Sioui appelle « la vision linéaire eurogène » s’y trouve néanmoins. This study hypothesizes that the novels of James Fenimore Cooper constitute the foundation of the transatlantic imagination regarding the First Nations. The novel The Last of the Mohicans (1826), in particular, supposedly played a decisive role in the synthesis and dissemination of myths that inform the Euro-American conception of Indigenous populations. Cooper’s works thus present what social critics would term a “sociogram of the ‘Indian’” insofar as different ethnological realities are represented in contrasting ways, that is, at times negatively, at times positively. The result is that neither Leatherstocking Tales nor the novel Family without a Name (in which Jules Verne adapts and adjusts certain elements of Cooper’s novels to create a phantasmal image of Huronia) is a straightforward read. The essential matrix of what Georges E. Sioui calls “the Eurogen linear vision” is found in them nevertheless.