Le point de vue de jeunes autochtones en milieu urbain sur leur parcours scolaire

Dans cet article, nous explorons le cheminement scolaire et les sources de soutien de jeunes atikamekw vivant en milieu urbain et fréquentant des écoles publiques. Des entrevues menées dans le contexte d’une recherche-action mettent en lumière des parcours scolaires non linéaires, caractérisés par d...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Revue Jeunes et Société
Main Authors: Blanchet-Cohen, Natasha, Di Mambro, Giulietta, Sioui, Geneviève, Robert-Careau, Flavie
Format: Text
Language:French
Published: Institut national de la recherche scientifique (INRS) 2018
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1075738ar
https://doi.org/10.7202/1075738ar
Description
Summary:Dans cet article, nous explorons le cheminement scolaire et les sources de soutien de jeunes atikamekw vivant en milieu urbain et fréquentant des écoles publiques. Des entrevues menées dans le contexte d’une recherche-action mettent en lumière des parcours scolaires non linéaires, caractérisés par de multiples transitions scolaires étant donné la mobilité entre la communauté et la ville des familles autochtones. L’étude démontre que le milieu scolaire est souvent vécu comme une source de démotivation par les jeunes atikamekw de la ville de Joliette, surtout quand ils sont dirigés vers des classements en cheminement particulier au secondaire ou lorsqu’ils vivent de la discrimination. À la maison, on valorise l’assiduité à l’école, mais le sentiment des familles envers le milieu scolaire demeure ambivalent. Les pairs jouent un rôle variable : ils peuvent être tantôt des soutiens, tantôt des influences démotivantes. En trame de fond, la culture atikamekw est un élément prisé par les jeunes. Ils cherchent à la connaitre et à alimenter leur autochtonie à travers le partage relationnel au sein du groupe d’appartenance et d’un rassemblement collectif soutenu par un Centre d’amitié. Les jeunes naviguent et négocient dans un contexte complexe où la culture et les attentes familiales et scolaires sont parfois difficilement conciliables. Ainsi, leur agencéité s’exprime autant par le choix de rester à l’école que celui, parfois, de la quitter. Notre étude soulève le besoin de revoir l’approche dominante au « décrochage » scolaire et d’élargir la réflexion au-delà d’une problématique individuelle.