Discours présidentiel. À commencer par l’eau. Le Canada, le colonialisme et l’histoire en 2019

À quoi ressemblerait l’histoire si on commençait par l’eau ? Je souhaite parler ici des possibilités de penser l’eau, en particulier dans sa relation avec le colonialisme, et surtout au centre hydrographique de l’Amérique du Nord, que nous pourrions appeler la bordure occidentale du monde anishinaab...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Journal of the Canadian Historical Association
Main Author: Perry, Adele
Format: Text
Language:French
Published: The Canadian Historical Association / La Société historique du Canada 2019
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1070630ar
https://doi.org/10.7202/1070630ar
Description
Summary:À quoi ressemblerait l’histoire si on commençait par l’eau ? Je souhaite parler ici des possibilités de penser l’eau, en particulier dans sa relation avec le colonialisme, et surtout au centre hydrographique de l’Amérique du Nord, que nous pourrions appeler la bordure occidentale du monde anishinaabe, et que nous pourrions aussi désigner comme l’espace entre la Winnipeg d’aujourd’hui et le lac des Bois. Pour parler des histoires de l’eau ici, je me baserai sur les études autochtones, les travaux critiques en histoire coloniale, l’histoire de l’environnement et l’espace urbain, ainsi que sur les questions suscitées par notre actualité de l’année 2019, sise entre la fin des travaux de la Commission de vérité et réconciliation en 2015, et le cent-cinquantième anniversaire de la Loi constitutionnelle de 1867 en 2017. C’est aussi le moment où la Société historique du Canada/Canadian Historical Association approche de son centenaire, qui sera célébré en 2022, et où nos pensées et nos actes tournent autour du rôle des disciplines universitaires, y compris l’histoire, dans l’échafaudage institutionnel, social et intellectuel du projet toujours en cours du colonialisme canadien. Ce sont quelques-unes des questions auxquelles peut nous amener l’eau. Je commencerai par parler de l’eau, de l’histoire et de la colonisation par l’installation de nouveaux venus, avant de me tourner vers les histoires de l’eau au confluent des rivières Rouge et Assiniboine, et les histoires de dépossession sur la ligne de partage des eaux du lac des Bois, avant de revenir à notre présent colonial et au rôle des histoires et des historiens dans ce présent.