Miniature Objects of Cultural Covenant: Portraits and First Nations Sitters in British North America

Au début du XIXe siècle, le portrait miniature fait partie d’une culture matérielle dynamique, au sein de laquelle les biens servent à la médiation et à la consolidation de liens de cordialité et d’appartenance sociale. L’analyse de ces processus a fréquemment comme contexte le milieu des élites mét...

Full description

Bibliographic Details
Published in:RACAR : Revue d'art canadienne
Main Author: Huneault, Kristina
Format: Text
Language:English
Published: UAAC-AAUC (University Art Association of Canada | Association d'art des universités du Canada) 2005
Subjects:
Soi
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1069665ar
https://doi.org/10.7202/1069665ar
Description
Summary:Au début du XIXe siècle, le portrait miniature fait partie d’une culture matérielle dynamique, au sein de laquelle les biens servent à la médiation et à la consolidation de liens de cordialité et d’appartenance sociale. L’analyse de ces processus a fréquemment comme contexte le milieu des élites métropolitaines britanniques et nord-américaines. Cependant, les ramifications culturelles du portrait miniature s’étendent bien au-delà de l’univers des Européens nantis. Jusqu’à 1840, parmi les nombreuses peintures qui évoquent l’Empire sur les murs de la Royal Academy, la moitié des portraits de non-Européens sont des miniatures.Le présent article traite de trois oeuvres de ce type : le portrait du guerrier et diplomate mohawk John Norton, réalisé par Mary Ann Knight en 1805, et les portraits du ministre et diplomate ojibwé Peter Jones, peints par Matilda Jones en 1831 et 1832. Nous prenons pour point de départ l’hypothèse de Marcia Pointon selon laquelle « historiquement, les portraits miniatures relèvent essentiellement de l’oscillation entre le soi et l’autre ». En ce qui concerne l’Amérique du Nord britannique, les paramètres de cette oscillation révèlent des courants complexes d’assimilation et de différence, qui divisent les sociétés autochtone et blanche. Invoquant la notion psychanalytique d’objet transitionnel et les théories post-coloniales sur la traduction, cet article avance que les miniatures ont servi de gages tangibles, en étant les témoins d’une reconnaissance mutuelle au sein de rapports marqués par la différence culturelle et la violence coloniale. Par les conditions qui en marquent la commande et l’exécution, par l’histoire de leur échange et de leur circulation, ainsi que par leurs qualités propres en tant que représentations, ces portraits éclairent la dialectique singulière de l’attachement et de la séparation que met en oeuvre la miniature peinte.