Les enjeux de la traduction d’ouvrages de sciences sociales sur les Autochtones au Québec. Réflexion sur la traduction de The White Man’s Gonna Getcha: The Colonial Challenge to the Crees in Quebec de Toby Morantz

Cet article porte sur les enjeux traductologiques qui se sont posés lors de l’exercice de traduction du texte de Toby Morantz sur les Cris de la Baie-James, paru en 2002 chez McGill-Queen’s University Press. Les défis auxquels la traductrice a été confrontée l’ont amenée à se questionner de façon pl...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Recherches amérindiennes au Québec
Main Author: Raynault-Desgagné, Patricia
Format: Text
Language:French
Published: Recherches amérindiennes au Québec 2019
Subjects:
Soi
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1066762ar
https://doi.org/10.7202/1066762ar
Description
Summary:Cet article porte sur les enjeux traductologiques qui se sont posés lors de l’exercice de traduction du texte de Toby Morantz sur les Cris de la Baie-James, paru en 2002 chez McGill-Queen’s University Press. Les défis auxquels la traductrice a été confrontée l’ont amenée à se questionner de façon plus large sur les enjeux associés à la traduction et à la publication d’ouvrages anthropologiques portant sur les Autochtones au Québec. Dans un premier temps, cet article tente d’identifier certains éléments contextuels, notamment le contexte éditorial, qui permettraient d’expliquer la faible quantité de traductions d’ouvrages portant sur les Premières Nations et mettant en perspective le capital symbolique relatif des différents acteurs concernés par ce genre de publications ainsi que par ce sujet d’étude. Dans un deuxième temps, l’article aborde les enjeux associés à la traduction en soi d’une oeuvre anthropologique en cette ère postcoloniale. Est-il possible et souhaitable, pour les anthropologues eurocanadiens dont fait partie l’auteure de cet article, de participer à la « décolonisation » de l’histoire au moyen de la traduction d’un texte ethnohistorique, dans le contexte éditorial actuel au Québec ? This article deals with the issues that were raised during the translation of Toby Morantz’ text about the James Bay Crees, published in 2002 by McGill-Queen’s University Press. The challenges met during the exercise of translating this text raised broader issues related to the translation and publication of anthropological works about Native Peoples in Québec. First, this article will identify some contextual elements, notably surrounding the editorial world that could help explain the very low number of translated works about First Nations, highlighting the symbolic capital attributed to the various stakeholders involved in these kinds of publications and to the subject of study. This article will then discuss the issues related to the actual translation of an anthropological text in this postcolonial era. Is it possible and desirable, in the current editorial context in Québec, for Eurocanadian anthropologists, like the author of this article, to take part in the « decolonization » of history through the translation of ethnohistoric texts? Este artículo trata de las cuestiones de traducción que surgieron durante el ejercicio de traducción del texto de Toby Morantz sobre los Cree de la Bahía James, publicado en 2002 por McGill-Queen’s University Press. Los desafíos a los que se enfrenta la traductora la han llevado a plantearse preguntas más amplias sobre las cuestiones relacionadas con la traducción y publicación de obras antropológicas sobre los indígenas de Quebec. En primer lugar, este artículo intenta identificar ciertos elementos contextuales, en particular el contexto editorial, que explicarían el escaso número de traducciones de libros sobre las Primeras Naciones y pondrían en perspectiva el capital simbólico relativo de los diferentes actores implicados en este tipo de publicación y en este tema de estudio. En segundo lugar, el artículo discute temas asociados con la traducción en sí misma de un trabajo antropológico en esta era postcolonial. ¿Es posible y deseable que los antropólogos euro-canadienses, incluida la autora de este artículo, participen en la «descolonización» de la historia mediante la traducción de un texto etnohistórico, en el contexto editorial actual de Quebec ?