Cornus versus dentus et autres modalités d’association des animaux dans l’imaginaire inuit
Jusqu’à nos jours, les animaux constituent, pour les Inuit, non seulement une source de subsistance irremplaçable, mais également une matière à penser inépuisable, dans leurs aspects naturaliste, cynégétique, symbolique, cosmogonique, écologique, esthétique et rituel. Les animaux ne sont pas perçus...
Published in: | Études/Inuit/Studies |
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Main Author: | |
Format: | Text |
Language: | French |
Published: |
Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA)
2017
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Subjects: | |
Online Access: | http://id.erudit.org/iderudit/1061433ar https://doi.org/10.7202/1061433ar |
Summary: | Jusqu’à nos jours, les animaux constituent, pour les Inuit, non seulement une source de subsistance irremplaçable, mais également une matière à penser inépuisable, dans leurs aspects naturaliste, cynégétique, symbolique, cosmogonique, écologique, esthétique et rituel. Les animaux ne sont pas perçus comme des entités isolées mais sont au contraire systématiquement pensés les uns par rapport aux autres, selon plusieurs modalités. Certains sont perçus comme des équivalents autour de l’axe qui sépare la terre et la mer, des espaces conçus comme opposés mais néanmoins complémentaires. D’autres forment, au sein des mêmes catégories vernaculaires, des doubles dont les participants ont pour vocation, sur la base de quelques caractéristiques partagées, de se substituer les uns aux autres. Enfin, certains sont associés dans des séries récurrentes, constituées selon les mêmes logiques dans différents registres de la culture. Débridé à souhait lorsqu’il s’agit de fabriquer des entités non-humaines, l’imaginaire inuit, en matière d’animaux, colle scrupuleusement à l’identité zoologique de chacun telle que les savoirs empiriques permettent de l’appréhender. For the Inuit, animals have always been not only an irreplaceable source of food but also a limitless source of inspiration in all domains: natural history, hunting, symbolism, cosmology, ecology, aesthetics, and rituals. Animals are not considered distinct entities but are instead perceived systematically in relation to one another, following several modalities. Some are seen as equivalents on the earth/sea axis, these spaces being considered distinct but nonetheless complementary. Others constitute doubles: on the basis of various shared characteristics, one animal can substitute for another. Lastly, in a diversity of cultural registers, certain animals are paired in recurrent series following the same logic. The Inuit imagination is incredibly fruitful when creating nonhuman entities, but, as far as animals are concerned, adheres very scrupulously to their zoological ... |
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