Significations accordées par des jeunes et des enseignants inuit à leur vécu familial, scolaire et communautaire au Nunavik

Les familles autochtones ont vécu des transformations et des ruptures profondes à la suite des effets néfastes du colonialisme, des relocalisations forcées et des écoles résidentielles. Malgré de nombreuses initiatives et d’importants progrès, les séquelles perdurent dans les communautés.En nous app...

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Bibliographic Details
Published in:Enfances, Familles, Générations
Main Author: Tatiana Garakani
Format: Text
Language:French
Published: INRS-UCS 2016
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1039499ar
https://doi.org/10.7202/1039499ar
Description
Summary:Les familles autochtones ont vécu des transformations et des ruptures profondes à la suite des effets néfastes du colonialisme, des relocalisations forcées et des écoles résidentielles. Malgré de nombreuses initiatives et d’importants progrès, les séquelles perdurent dans les communautés.En nous appuyant sur une recherche participative effectuée au Nunavik, nous examinons comment la famille, la communauté, la langue inuktitut et la culture inuit ainsi que la question de l’identité et la vision de l’avenir sont évoquées dans les propos des élèves et de leurs enseignants inuit. L’étendue de cette recherche, menée sur trois ans, nous a permis d’assurer une présence continue dans l’école et dans la communauté, instaurant ainsi une relation de confiance, en plus de donner le temps nécessaire aux jeunes et aux enseignants de participer et de contribuer à leur rythme et selon leurs préférences.Les élèves interrogés expriment leur sentiment de vivre à la croisée de deux mondes (inuit et non inuit). Ils tentent de trouver un équilibre tout en revendiquant leur langue et leur culture, et partagent les mêmes craintes que les adultes sur l’avenir de leur communauté. De plus, leur incapacité à bien maîtriser l’inuktitut les empêche de développer des liens significatifs avec les aînés. Les enseignants comme les élèves souhaitent retrouver l’implication plus soutenue des familles et de la communauté. Aboriginal families have suffered transformations and long-term disruptions following the nefarious effects of colonialism, forced relocation and residential schools. Despite many efforts and considerable steps forward, the aftermath is still felt in communities. Based on participatory research in Nunavik, we examine the expressions of family, community, the Inuktitut language and Inuit culture as well as of the topic of identity and visions of the future in the statements of Inuit students and teachers. The scope of this study, which was carried out over three years, allowed us to maintain a continuous presence in the school and the community and to thus foster relationships based on trust. It also allowed time for the youths and the teachers to participate and contribute according to their own rhythm and preferences.The students we spoke with express feelings of living at the intersection of two worlds (Inuit and non-Inuit). They try to strike a balance while asserting their language and their culture, and they share the same fears as the adults do concerning the future of their community. Furthermore, their inability to fully master Inuktitut prevents them from developing significant relationships with the elders. Teachers and students alike want to see more commitment on the part of families and the community.