Ossements animaux dans l’art autochtone actuel : Discours sur la mort, la résurgence et la guérison

Les ossements animaux occupent des fonctions pratiques et rituelles extrêmement variées et complexes au sein des cultures ancestrales atikamekw et innue, que ce soit sur le plan spirituel, alimentaire, artistique ou autre. Encore aujourd’hui, en plus d’évoquer le trépas, les ossements font référence...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Recherches amérindiennes au Québec
Main Author: Marcoux, Gabrielle
Format: Text
Language:French
Published: Recherches amérindiennes au Québec 2015
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1038039ar
https://doi.org/10.7202/1038039ar
Description
Summary:Les ossements animaux occupent des fonctions pratiques et rituelles extrêmement variées et complexes au sein des cultures ancestrales atikamekw et innue, que ce soit sur le plan spirituel, alimentaire, artistique ou autre. Encore aujourd’hui, en plus d’évoquer le trépas, les ossements font référence aux pratiques de communication avec les esprits animaux – comme la scapulomancie – et à la vision holistique du monde chez les peuples algonquiens. En intégrant des peaux et des fragments de squelettes animaux à leurs oeuvres portant sur des réalités contemporaines de pertes et de négociations intimes et collectives d’ordre culturel et territorial, les artistes Sonia Robertson et Eruoma Awashish parviennent à réactualiser le pouvoir de guérison et de résurgence traditionnellement associé aux ossements. Ainsi, la mise en scène d’os permet à ces créatrices de réécrire l’histoire de lieux chargés de sens et de réaffirmer l’importance actuelle de notions spirituelles, identitaires et culturelles autochtones ancestrales dans un contexte de réaffirmation collective et individuelle. Ancestral Atikamekw and Innu cultures use animal bones in a large array of practical and ritualistic means, including spiritual, dietary, and artistic practices. To this day, in addition to evoking death, for Indigenous peoples, bones offer communication with the animal spirits such as scapulimancy and holistic Indigenous worldviews. Artists Sonia Robertson and Eruoma Awashish integrate fragments of animal skeletons and skins into their artwork which tackle harsh realities of personal, cultural and territorial loss and negotiation, in an attempt to conjure anew the power of healing and rebirth traditionally attached to those bones. Notions of loss are therefore overcome and the current relevance of ancestral Indigenous notions of spirituality, identity, and culture are reinstated in a context of collective and individual reaffirmation. Las osamentas animales tienen funciones prácticas y rituales extremadamente variadas y complejas para las culturas ancestrales atikamekw e innu, ya sea en el plano espiritual, alimenticio, artístico u otro. Incluso hoy, además de evocar el deceso, las osamentas hacen referencia a las prácticas de comunicación con los espíritus animales, como la espatulomancia, y a la visión holística del mundo entre los pueblos algonquinos. Integrando pieles y fragmentos de esqueletos animales a sus obras sobre realidades contemporáneas de pérdidas y de negociaciones íntimas y colectivas de orden cultural y territorial, las artistas Sonia Robertson y Eruoma Awashish logran reactualizar el poder de sanación y de resurgimiento tradicionalmente asociado a las osamentas. Así, la puesta en escena de huesos permite a estas creadoras de reescribir la historia de lugares cargados de sentido y de reafirmar la importancia actual de nociones espirituales, de identidad y culturales indígenas ancestrales en un contexto de reafirmación colectiva e individual.