The Newfoundland Woods Labour Board

In this article, the author intends to give to the reader a good idea of the Newfoundland Woods Labour Board. After a short description of the situation leading to its formation, he exposes its organization, development and continuance under several chairman; he also presents an interesting composit...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Relations industrielles
Main Author: Gushue, R.
Format: Text
Language:English
Published: Département des relations industrielles de l’Université Laval 1956
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1022611ar
https://doi.org/10.7202/1022611ar
Description
Summary:In this article, the author intends to give to the reader a good idea of the Newfoundland Woods Labour Board. After a short description of the situation leading to its formation, he exposes its organization, development and continuance under several chairman; he also presents an interesting composition of the woods labour rates and working conditions in 1940 and 1955 and some activities and accomplishments of the Board. Finally, his analysis of the results of the Board's operations proves that labour and management can effectively co-operate. Avant la formation du Woods Labour Board, un grand nombre de difficultés patronales-ouvrières s'élevaient dans le district Humber et sur la Côte de l'est; depuis la mise-sur-pieds de cette institution, quinze ans après, le climat a complètement changé. Il est donc intéressant d'étudier les points suivants: la situation qui a fait naître cette commission; son organisation et sa marche continue sous plusieurs présidents; le contraste dans les taux de salaires et les conditions de travail dans le bois, de 1940 à 1955; quelques activités et réalisations; analyse des résultats obtenus1. SITUATION AVANT 1940Peu de temps après la période de prospérité de la première guerre mondiale, l'industrie du papier tomba précipitamment dans une dépression longue et prolongée. En effet, cet état de dépression et de pessimisme eut des répercussions: salaires bas et conditions de vie inacceptables dans les camps.Le 11 avril 1936, le premier syndicat des travailleurs de bois fut formé; connu sous le nom de Newfoundland Lumbermen's Union. Il est encore très prospère; dès 1938, trois autres syndicats se constituèrent. Cependant, les syndicats existants ne travaillaient pas bien ensemble et il y avait aussi un bon nombre d'hommes engagés dans ce domaine qui n'appartenaient à aucun syndicat. Les efforts du côté de la direction et des travailleurs furent massifs et la déclaration de la guerre en 1939 apporta de nouveaux et de sérieux problèmes. Il semble bien, toutefois, que l'accroissement du sens de la responsabilité et de la prise de conscience de l'état d'urgence dû à la guerre furent la cause de la fusion des deux éléments opposés.2. ORGANISATION ET PROGRÈSLa première manifestation du désir de collaboration émana des travailleurs qui suggérèrent à la Commission des Ressources naturelles une rencontre des compagnies et des unions sous l'égide du Gouvernement. La Commission gouvernementale approuva l'idée et la première rencontre eut lieu à St-Jean du 26 au 29 mars 1940. Elle donna naissance au Woods Labour Board avec droit de vote égal pour les quatre unions d'un côté et pour les deux compagnies, de l'autre. On décida de limiter les activités de la Commission aux compagnies de pulpe et de papier. Il était entendu que cette Commission demeurerait en opération pour la durée de la guerre et aussi longtemps après que les membres voudraient continuer. Un président indépendant devait être nommé par le gouvernement.3. CONDITIONS EN 1940 ET 1955Il existe un contraste réel et révélateur entre les conditions; de vie; en 1940 et en 1955; en effet, elles ont été tellement améliorées en 1955 qu'elles n'ont presque plus de ressemblance avec celles de 1940. Le transport des hommes pour se rendre aux camps et en revenir a été organisé; la nourriture est meilleure et les menus plus variés. Il y a une liste acceptée de nourriture disponible dans les camps. De plus, une clause est prévue pour le règlement des griefs.En ce qui a trait aux taux de salaires, ils gravitent autour d'un orbite qui est sensiblement celui des taux généraux de salaires. De 1940 à 1955 les salaires ont augmenté de 232%; ils passèrent de $2.75 à $9.15. Le montant que retire le bûcheron de Terre-Neuve est supérieur à celui touché dans les régions de l'Est du Canada.4. ACTIVITÉS ET RÉALISATIONS DE LA COMMISSIONL'influence de la Commission ne se limite pas aux salaires seulement. En effet sa collaboration avec les autorités chargées du contrôle de la nourriture pendant la guerre eut pour conséquence d'aboutir à un arrangement intelligent relativement au rationnement dans les bois; au cours des périodes où l'offre de main-d'oeuvre était supérieure à la demande, elle a réussi à trouver d'autres sources d'emploi; elle a également fourni sa collaboration à la Commission des accidents du travail en établissant une base rationnelle de compensation au cas d'accidents survenant dans les bois; elle a amélioré les conditions de transport aux camps; elle est l'initiatrice de l'idée en vue de règlements interdisant tout feu extérieur en période de grand danger et contribua à faire restreindre le poids des charges de bois pour les camions.5. ANALYSE DES RÉSULTATSUne analyse des résultats obtenus par la Commission pourra peut-être permettre de déceler les raisons pour lesquelles cette Commission est reconnue comme « l'un des exemples les plus remarquables de coopération entre patrons et ouvriers ».Il y a plus de 20,000 membres dans les quatre unions du bois préposés à de multiples opérations et dispersés sur plus de dizaines de mille milles carrés. Même si employeurs et employés de ce secteur ont rencontré de réelles difficultés et se sont tenu tête, jamais ils n'ont rien cassé même s'ils sont venus très près de cette impasse. Pour quelle raison?Le Woods Labour Board est un exemple peu ordinaire de négociation collective volontaire. Une de ses caractéristiques intéressantes, c'est d'avoir toujours maintenu un président indépendant et impartial qui dirige les discussions et pèse le pour et le contre. A cause de la présence de ce président au cours de toutes les négociations, deux des trois stages des négociations se fondent et le troisième est utilisé de façon officieuse mais effective sous la direction du même président: ce sont, la négociation, la conciliation et l'arbitrage.En plus de négocier les taux de salaires et les conditions de travail, la Commission a établi une procédure pour le règlement des griefs qui s'est développée au cours des années et qui illustre de façon magnifique l'application de la période de « refroidissement ». La clause prévoyant 1 intervention éventuelle du président entre les réunions est en vigueur depuis plusieurs années et a été utilisée à plusieurs reprises.Comme la plupart des constitutions, celle du Woods Labour Board a ses défauts. En effet, au sujet de la juridiction territoriale de l'Union, aucune sphère ou territoire défini n'est délimité.Toutes les cotisations syndicales sont uniformes et sont déduites par la Compagnie pour les unions. L'existence de cette Commission est très utile à la compagnie; elle permet la négociation collective directe à l'échelle de l'industrie. Les quatre unions en existence ont maintenu leur identité individuelle et, en coopérant, elles ont réussi à établir ce genre de négociation à un degré imprévu et avec une facilité insoupçonnée.Patrons et ouvriers de ce secteur se sont réunis au moins deux fois par année et jusqu'à cinq fois la même année en période de tension. Depuis 1940, il y a eu ni différend, désaccord ou incident qui n'a pas été soumis à cette commission; il n'y a pas eu de grève. Le sort des travailleurs du bois a été énormément amélioré.Mais de toutes ses réussites, la plus importante est celle-ci: les deux parties ont elles-mêmes réalisé qu'elles ne peuvent contribuer au progrès de l'industrie si elles se considèrent comme adversaires; elles ont appris qu'elles sont mutuellement dépendantes d'une entreprise commune. Chacune réalise que de part et d'autre, l'on a des obligations respectives; les deux sont très bien informées. Il semble exister pour les deux un fort sentiment d'appartenir à quelque chose qui en vaut la peine.