Les missions catholiques chez les Atikamekw (1837-1940) : manifestations de foi et d’esprit pratique
L’étude historique de l’acceptation des missionnaires et du christianisme par les populations algonquiennes du Subarctique fait ressortir deux paradoxes : d’une part, on observe des manifestations chrétiennes de nature collective au moment de la mission alors que, dans les faits, tous les autochtone...
Published in: | Études d'histoire religieuse |
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Main Author: | |
Format: | Text |
Language: | French |
Published: |
Société canadienne d'histoire de l'Église catholique
2003
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Subjects: | |
Online Access: | http://id.erudit.org/iderudit/1006704ar https://doi.org/10.7202/1006704ar |
Summary: | L’étude historique de l’acceptation des missionnaires et du christianisme par les populations algonquiennes du Subarctique fait ressortir deux paradoxes : d’une part, on observe des manifestations chrétiennes de nature collective au moment de la mission alors que, dans les faits, tous les autochtones d’une même communauté n’étaient pas nécessairement convertis au christianisme; d’autre part, on observe une ferveur religieuse au temps de la mission estivale qui, après le départ des missionnaires, faisait place à un retour des pratiques et croyances traditionnelles. Or, de telles contradictions ne sont qu’apparentes et s’estompent si l’on considère les missions estivales non pas seulement comme des manifestations à caractère religieux ou culturel, mais aussi comme l’expression de considérations d’ordre pratique liées à une volonté des autochtones de plaire aux missionnaires pour s’assurer à la fois de leur retour annuel et de la continuité des services de toutes natures qu’ils pouvaient dispenser. Le cas des missions chez les Atikamekw, entre 1837 et 1940, est utilisé pour appuyer cette hypothèse. Historical studies relating to the acceptance of the missionaries and conversion among the Subarctic Algonquian populations reveal two paradoxes: for one, collective Christian ceremonies could be observed during the summer mission even thus not all members of a community were truly converted; and while a Christian fervour was observed at the time of the mission, people were returning to their traditional religious practices and beliefs once the missionary was gone and as they headed back to the woods. But such contradictions become only outward discrepancies when we conceive the summer missions to have been not only religious or cultural events, but also pragmatic ones intended to please the missionaries and insure their annual return and all the services they were dispensing. The case of the summer missions among the Atikamekw between 1837 and 1940 is used to illustrate this argument. |
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