Maqainniq et kiinaujaliurutiit. Un village inuit dans le Québec d’aujourd’hui

La modernité autochtone est vécue au jour le jour par les résidentes et résidents des communautés amérindiennes et inuit. Ceux-ci perçoivent sans doute des différences entre l’ancien et le nouveau, le traditionnel et le moderne, mais, ce qui fait sens pour eux, ce sont des techniques, des relations...

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Bibliographic Details
Published in:Globe
Main Author: Dorais, Louis-Jacques
Format: Text
Language:French
Published: Globe, Revue internationale d’études québécoises 2001
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1000601ar
https://doi.org/10.7202/1000601ar
Description
Summary:La modernité autochtone est vécue au jour le jour par les résidentes et résidents des communautés amérindiennes et inuit. Ceux-ci perçoivent sans doute des différences entre l’ancien et le nouveau, le traditionnel et le moderne, mais, ce qui fait sens pour eux, ce sont des techniques, des relations sociales et des représentations culturelles d’usage courant, dont l’origine première, autochtone ou allochtone, peut avoir de l’importance quand il s’agit de se définir par rapport aux autres, mais qu’on essaie, dans la vie quotidienne, de concilier le plus harmonieusement possible. Cet article décrit quelques aspects de la modernité inuit québécoise telle que vécue au début des années 1990 à Quaqtaq, l’un des plus petits villages du Nunavik. Cette description est centrée sur deux concepts complémentaires - maqainniq (déplacement sur le territoire) et kiinaujaliurutiit (moyens pour faire de l’argent) - qui, pour les habitantes et habitants de Quaqtaq, symbolisent bien le rapport entre leur identité culturelle et la vie moderne en général. On voit tour à tour comment les gens de Quaqtaq tentent de concilier identité et modernité à travers les activités économiques, l’école, l’usage de la langue autochtone et les rapports, politiques et autres, avec l’extérieur. L’article conclut sur l’existence d’une continuité certaine entre le traditionnel et le moderne, le local et le global. Native modernity is experienced on a daily basis by the residents of Amerindian and Inuit communities. They are inevitably aware of the differences between the old and the new, the traditional and the modern, but, what makes sense to them are the techniques, the social relationships, and the customary cultural representations, whose first origin, be it native or something other than native, can take on significance when it involves defining oneself with regard to others, but that one strives, in everyday life, to reconcile in the most harmonious manner possible. This article describes several aspects of Quebec Inuit modernity as it was experienced at the beginning of the 1990s in Quaqtaq, one of the smallest villages in Nunavik. This description is centred around two complementary concepts — maqainniq (movement on the territory) and kiinaujaliurutiit (means of making money) — which, for the inhabitants of Quaqtaq, truly symbolize the relationship between their cultural identity and modern life in general. The article shows alternately how the people of Quaqtaq try to reconcile identity and modernity through economic activities, school, the use of the native language and the relationships, both political and others, with the outside. The article concludes by noting the existence of a unique continuity between the traditional and the modern, the local and the global.