Le territoire, « matrice » de culture : Analyse des mémoires déposés à la commission Coulombe par les premières nations du Québec

Cet article présente une analyse des mémoires déposés par les premières nations du Québec à la Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique québécoise (2004). Les mémoires et les présentations révèlent une pluralité d’approches au sein des communautés autochtones et entre elles. Cependant,...

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Bibliographic Details
Published in:Recherches amérindiennes au Québec
Main Authors: Thibault, Martin, Amélie, Girard
Format: Text
Language:French
Published: Recherches amérindiennes au Québec 2009
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/044997ar
https://doi.org/10.7202/044997ar
Description
Summary:Cet article présente une analyse des mémoires déposés par les premières nations du Québec à la Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique québécoise (2004). Les mémoires et les présentations révèlent une pluralité d’approches au sein des communautés autochtones et entre elles. Cependant, par delà cette pluralité on peut déceler une vision commune de la forêt qui est érigée en matrice de civilisation, comme l’avaient été lors de la crise hydroélectrique des années 1975-1980 les lacs et les rivières. Ce changement d’ancrage physique de la culture – de l’eau vers la forêt – s’accompagne d’une nouvelle attitude face aux autres acteurs du développement, notamment l’État et l’industrie. En effet, face aux développements forestiers, les premières nations du Québec demandent une plus grande autonomie et le respect de leurs droits ancestraux mais elles ne réclament plus systématiquement l’arrêt du développement industriel de leur territoire, demandant plutôt à être intégrées de plein droit dans la gouvernance de celui-ci. In this article we present an analysis of the briefs submitted by Québec’s First Nations at the Commission for the study of public forest management in Québec (2004). The briefs and presentations made by them reveal the multiplicity of approaches within and between First Nations. However, beyond this multiplicity we can detect a common vision of the forest which is erected as a civilisation matrix, as were the lakes and rivers at the time of the hydroelectric crisis in 1975-1980. This change in the culture’s physical anchorage – from water to forest – is accompanied by a new attitude towards other development actors, notably the State and the industry. Indeed, in the face of forest development, Québec’s First Nations ask for a greater autonomy and the respect of their ancestral rights, but they do not systematically demand the halt of their territory’s industrial development, but rather ask to be rightfully integrated in its governance.