La langue populaire québécoise au Canada anglais : fonction distinctive et équivalence

Au début des années 1970, on se sert du caractère distinct de la langue populaire parlée au Québec pour créer une dramaturgie francophone spécifiquement québécoise et fortement politisée. Par la suite, la perte de popularité du joual au profit d’une langue souvent hyperlittéraire marque l’accession...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Études françaises
Main Author: Ladouceur, Louise
Format: Text
Language:French
Published: Les Presses de l’Université de Montréal 2007
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/016296ar
https://doi.org/10.7202/016296ar
Description
Summary:Au début des années 1970, on se sert du caractère distinct de la langue populaire parlée au Québec pour créer une dramaturgie francophone spécifiquement québécoise et fortement politisée. Par la suite, la perte de popularité du joual au profit d’une langue souvent hyperlittéraire marque l’accession de la littérature québécoise à une certaine autonomie par rapport au politique. Parallèlement, le théâtre québécois est traduit en anglais par une institution canadienne dont le discours identitaire ne passe pas par l’affirmation de la langue populaire car, exception faite du parler terre-neuvien, l’anglais vernaculaire parlé au Canada ne porte pas les marques d’une spécificité qui puisse en faire l’emblème d’une identité linguistique distincte. La traduction doit donc corriger le tir et définir autrement la pertinence du texte et de sa langue. Dans cette perspective, les stratégies linguistiques adoptées en traduction anglaise, telles que l’emploi fréquent de gallicismes, le fait d’insister sur l’universalité d’auteurs comme Michel Tremblay, permettent d’ignorer les particularités des oeuvres québécoises relevant de leur contexte initial pour en augmenter la valeur au sein d’un répertoire canadien auquel la traduction participe abondamment. At the beginning of the 1970s, the distinctive function of the vernacular spoken in Québec contributed to the creation of a Francophone drama repertoire specifically Québécois and highly politicized. Subsequently, the loss in popularity of joual, as it was supplanted by an often hyper-literary language, indicates a certain political autonomy on the part of Québec literature. At the same time, Québec theatre was being translated into English by a Canadian institution whose discourse on identity did not involve the affirmation of a vernacular, inasmuch as, with the exception of the language spoken in Newfoundland, the English vernacular spoken in Canada did not display the signs of a specificity capable of representing a distinct linguistic identity. The translation was thus ...