Le passage de sujets à étrangers : les immigrants indiens et la racialisation de la citoyenneté canadienne

Cet article montre par quel processus historique s’est effectuée au Canada une racialisation des pratiques en matière de citoyenneté.Jusqu’en 1914, la tradition juridique canadienne permettait aux sujets britanniques d’entrer au Canada et d’y acquérir les droitsd’un citoyen. Il y eut pourtant des ex...

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Bibliographic Details
Published in:Sociologie et sociétés
Main Author: Dua, Enakshi
Format: Text
Language:French
Published: Les Presses de l'Université de Montréal 1999
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/001201ar
https://doi.org/10.7202/001201ar
Description
Summary:Cet article montre par quel processus historique s’est effectuée au Canada une racialisation des pratiques en matière de citoyenneté.Jusqu’en 1914, la tradition juridique canadienne permettait aux sujets britanniques d’entrer au Canada et d’y acquérir les droitsd’un citoyen. Il y eut pourtant des exceptions : les membres des Premières Nations, les Chinois et les Indiens qui étaient sujetsbritanniques se virent refuser ces droits. Ces restrictions furent appliquées dans tout l’Empire britannique. En 1914, des Indiensintentèrent une poursuite contre l’État canadien, contestant son pouvoir d’interdire l’admission de n’importe quel sujet britannique.La Cour d’appel de la Colombie-Britannique confirma que l’État canadien était habilité à réglementer ses frontières et à décider quiétait canadien, ce qui mit fin à l’ambiguïté de la législation canadienne. Ces événements contribuent à nous faire mieux comprendreles pratiques modernes en matière de citoyenneté. Premièrement, ils montrent que la tradition canadienne en matière de citoyennetés’est d’abord fondée sur les politiques impériales préexistantes. Deuxièmement, ils laissent voir que le pouvoir de l’État canadiende réglementer ses frontières et de décider qui était un citoyen était lié à des pratiques racistes d’exclusion. This article investigates the historical process by which citizenship practices in Canada came to be racialised. Until 1914,Canadian legal practice allowed all of those who were British subjects entry and citizenship rights in Canada. There werenotable exceptions to this; First Nations, Chinese and Indian British subjects were denied citizenship rights. As a result,throughout the British Empire, indigenous, Chinese and Indian British subjects began to dispute these restrictions. In Canada,in 1914, Indian men filed a court case which challenged the legal power of the Canadian state to deny any British subject entryinto Canada. The British Columbian Court of Appeal decided that the Canadian state possessed the formal power to controlborders and to define who was a Canadian citizen, ending the legal ambiguity in Canadian law. This case raise significantimplications for our understanding of modern citizenship practices. First, it suggests that Canadian citizenship practices havebeen predicated on preexisting British imperial policies. Second, it suggests that in Canada the development of power of thestate to control borders and define who is a citizen was tied to exclusionary racist practices. Este artículo muestra el proceso histórico a través del cual la discriminación racial aparece en las prácticas del Estado canadienseen materia de ciudadanía. Hasta 1914, la tradición jurídica canadiense permitía a los súbditos británicos entrar al Canadáy allí adquirir los derechos de ciudadanía. Sin embargo, hubo algunas excepciones, puesto que esos derechos les fueronnegados a los miembros de las Primeras Naciones y a los súbditos británicos de origen chino e indio. Estas restricciones concerníanpor ese entonces a la totalidad del imperio británico. En 1914, un grupo de personas de origen indio inició un procesojudicial contra el Estado canadiense en el cual cuestionaban su poder legal para impedir a los súbditos británicos el derecho deentrada al Canadá. La Corte de apelación de Columbia Británica confirmó que el Estado canadiense estaba habilitado paracontrolar sus frontaras así como para definir quien era ciudadano canadiense, poniendo fin de esta manera a la ambigüedad dela legislación canadiense. Estos sucesos contribuyen a mejorar nuestra comprensión de las prácticas modernas en materia deciudadanía. En primer lugar, ellos muestran que la tradición canadiense en materia de ciudadanía se ha basado en las políticaspreexistentes del imperio británico. En segundo lugar, ellos nos muestran que el poder del Estado canadiense para controlarsus fronteras y definir quien es ciudadano estaba ligado a prácticas racistas de exclusión.