Déportés pour l’éternité. Survivre à l’exil stalinien

International audience Alain Blum et Emilia Koustova saisissent ici une partie de l’histoire soviétique et plus précisément son versant impérialiste mis en place lors de l’annexion des pays de l’Europe orientale. En racontant le cheminement de millions de citoyens déportés, mais également l’organisa...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Koustova, Emilia, Blum, Alain
Other Authors: Groupe d'études orientales, slaves et néo-helléniques (GEO), Université de Strasbourg (UNISTRA), Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut national d'études démographiques (INED)
Format: Book
Language:French
Published: HAL CCSD 2024
Subjects:
Online Access:https://hal.science/hal-04510410
Description
Summary:International audience Alain Blum et Emilia Koustova saisissent ici une partie de l’histoire soviétique et plus précisément son versant impérialiste mis en place lors de l’annexion des pays de l’Europe orientale. En racontant le cheminement de millions de citoyens déportés, mais également l’organisation de la vie en exil, ils réussissent à narrer une réalité historique poreuse et ambiguë, à la croisée de l’histoire du Goulag et de celle de l’URSS. « Comme un lièvre effarouché » : ce sont les mots qu’un habitant d’un village ukrainien couche sur un papier intercepté par les autorités soviétiques à la fin des années 1940. En Ukraine occidentale et en Lituanie, comme partout dans les territoires est-européens devenus soviétiques en 1939-1940, puis à partir de 1944-1945, la peur d’être condamné à l’exil rôde depuis leur annexion et ne s’estompera qu’à la mort de Staline. Le bilan sera lourd. Mêlant histoire par le haut et par le bas, Alain Blum et Emilia Koustova explorent les mécanismes répressifs des déportations de masse et les trajectoires des victimes. Leur vécu oriente l’enquête, leur parole, longtemps ignorée, en est le cœur. Des centaines de lettres découvertes dans les archives et d’entretiens menés auprès des derniers témoins racontent la violence de l’arrachement, les épreuves imposées par la survie dans les confins glacés de la mer des Laptev, la taïga sibérienne et les steppes d’Asie centrale, puis un long, parfois impossible, retour vers les terres d’origine. Ces voix entretiennent une mémoire qui, encore aujourd’hui, imprègne les sociétés post-soviétiques, et éclaire peut-être notre présent.