Grammaire bienveillante et rhétorique de combat : stratégies discursives des dirigeantes en Islande, en Nouvelle-Zélande et à Taïwan durant la pandémie de COVID-19

La crise sanitaire provoquée par la propagation de la COVID-19 a normalisé la rhétorique « guerrière » comme stratégie argumentative chez plusieurs politicien·nes. Pourtant, les médias de masse ont véhiculé une rhétorique particulière pour les femmes dirigeantes : elles auraient apporté des réponses...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Lien social et Politiques
Main Authors: Gauthier Mouton, Priscyll Anctil Avoine
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: INRS - Centre Urbanisation Culture Société 2022
Subjects:
Online Access:https://doi.org/10.7202/1090989ar
https://doaj.org/article/8fb89475826e41518042cb09da9a3a7f
Description
Summary:La crise sanitaire provoquée par la propagation de la COVID-19 a normalisé la rhétorique « guerrière » comme stratégie argumentative chez plusieurs politicien·nes. Pourtant, les médias de masse ont véhiculé une rhétorique particulière pour les femmes dirigeantes : elles auraient apporté des réponses préventives, efficaces et orientées sur la coopération contre la COVID-19. Aussi, il est à se demander si, depuis le début de la pandémie, les discours prononcés par les femmes dirigeantes prennent le contre-pied des mythes qui associent l’autonomie, la rationalité et l’intérêt national aux hommes et à la masculinité. L’objectif de cet article est d’analyser dans quelle mesure les discours de Tsai Ing-wen (Taïwan), Jacinda Ardern (Nouvelle-Zélande) et Katrín Jakobsdóttir (Islande) mobilisent des analogies guerrières dans la gestion de la crise sanitaire de COVID-19. Suivant un cadre féministe poststructuraliste issu du champ des relations internationales et une méthodologie qualitative basée sur l’analyse thématique des discours, l’article démontre que les dirigeantes mobilisent davantage des discours orientés vers l’assistance mutuelle, le care, les relations hommes-femmes, que vers la guerre, à l’exception de la dirigeante de Taïwan qui, sans adopter un discours guerrier, insiste sur le modèle « combatif » de son gouvernement.