Vers l’émergence d’une gouvernance territoriale régionale autochtone ? Parcours des Mi’gmaq de Gespeg pour transformer la gestion des forêts publiques de leur territoire ancestral au Québec, Canada

Les Mi’gmaq de Gespeg sont une communauté autochtone sans territoire attribué. Cette situation amplifie chez elle une volonté de réappropriation du territoire et de ses ressources présente chez les Premières Nations du Canada. Cette volonté s’est entre autres incarnée dans des ententes de cogestion...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Revue Gouvernance
Main Authors: Denis Blouin, Jean-François Bissonnette, Luc Bouthillier
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:English
French
Published: Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa / Centre on Governance University of Ottawa 2020
Subjects:
Online Access:https://doi.org/10.7202/1073112ar
https://doaj.org/article/876ea07844c44a78a034af781a414be3
Description
Summary:Les Mi’gmaq de Gespeg sont une communauté autochtone sans territoire attribué. Cette situation amplifie chez elle une volonté de réappropriation du territoire et de ses ressources présente chez les Premières Nations du Canada. Cette volonté s’est entre autres incarnée dans des ententes de cogestion forestière en terre publique avec le gouvernement du Québec. Pour comprendre ce processus transformatif, nous avons réalisé une étude de cas fondée sur une approche collaborative et partenariale avec les Mi’gmaq de Gespeg. Après avoir défini leurs attentes et leur vision face à la forêt, nous avons retracé leur contexte sociohistorique forestier, puis analysé leur cheminement en foresterie au cours des vingt dernières années, et plus particulièrement leur engagement dans la cogestion. Nous avons ensuite développé un cadre d’analyse de la gouvernance forestière, en identifiant plus particulièrement les conditions sur lesquelles la communauté peut agir pour concrétiser sa vision. Nous avons constaté que l’engagement de la communauté en foresterie semble un moyen mis de l’avant pour entamer la transformation de la gouvernance de son territoire forestier ancestral. Ce cheminement stratégique circonscrit par le cadre de la cogestion constituerait un passage vers une gouvernance territoriale autochtone à Gespeg, en cogestion avec des partenaires locaux, la communauté mig’maq y assumant un rôle d’entrepreneur institutionnel. Les Mi’gmaq de Gespeg exerceraient ainsi une fonction d’agent transformatif sur les conditions actionnables de la gouvernance des terres publiques vers l’atteinte de leur vision de gouvernance du territoire ancestral.