La minorité parlementaire dans les démocraties africaines : l’exemple du Bénin

Au Bénin, la minorité parlementaire se révèle comme un objet d’intérêt juridique captivant dont la trajectoire d’évolution reste encore insaisissable. Si pendant longtemps elle a été marginalisée, la minorité parlementaire est devenue aujourd’hui une catégorie juridique célébrée. Ce revirement n’est...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Recht in Afrika
Main Author: Arsène-Joël Adeloui
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:German
English
French
Published: Nomos Verlagsgesellschaft mbH & Co. KG 2018
Subjects:
Online Access:https://doi.org/10.5771/2363-6270-2018-1-3
https://doaj.org/article/5630d5e7030f47b2885489c86093f250
Description
Summary:Au Bénin, la minorité parlementaire se révèle comme un objet d’intérêt juridique captivant dont la trajectoire d’évolution reste encore insaisissable. Si pendant longtemps elle a été marginalisée, la minorité parlementaire est devenue aujourd’hui une catégorie juridique célébrée. Ce revirement n’est pas spontané. C’est le résultat des luttes menées par divers acteurs de la vie politique qui, parfois au prix de leur vie, ont réussi à doter cette catégorie juridique d’un statut particulier. Désormais, la minorité parlementaire est distincte de la majorité parlementaire avec des droits et devoirs clairement définis. Alors qu’elle devrait incarner l’alternative, la minorité parlementaire semble s’éloigner de ce noble objectif en péchant par son manque de professionnalisme. Alors qu’elle devait constituer un « service public », elle est devenue une espèce de violence et de haine. Le parlement ne doit pas devenir une jungle où la majorité parce qu’elle est en grand nombre domine où la minorité pour se faire entendre doit exercer la violence. Il faut aujourd’hui restaurer l’image du parlement pour qu’il devienne le lieu privilégié où l’unité politique se forme, se déforme et se reforme. La minorité parlementaire est appelée à devenir un véritable contre-pouvoir. Son avenir réside dans la compréhension de ce nouveau rôle où minorité et majorité doivent se compléter sans se repousser mutuellement. Pour ce faire, une actualisation des textes s’avère nécessaire car le nouveau droit parlementaire est le droit de la minorité, c’est-à-dire de la minorité opposante.