Lettre de Pierre Bertholon à Jean-François Séguier, 1777-09-21

[transcription] Monsieur et cher secrétaire, Je vous dois depuis longtemps des remerciements sur votre dernière lettre. Vous verrez dans le Journal de physique que j'ai fait usage de ce qu'elle renfermait en vous citant de manière à contenter vos amis, quoique cela vous déplaise, mais je d...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Pierre Bertholon
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: NAKALA - https://nakala.fr (Huma-Num - CNRS) 2021
Subjects:
Online Access:https://dx.doi.org/10.34847/nkl.7ae2vxht
https://nakala.fr/10.34847/nkl.7ae2vxht
Description
Summary:[transcription] Monsieur et cher secrétaire, Je vous dois depuis longtemps des remerciements sur votre dernière lettre. Vous verrez dans le Journal de physique que j'ai fait usage de ce qu'elle renfermait en vous citant de manière à contenter vos amis, quoique cela vous déplaise, mais je devais être juste, malgré votre modestie et c`était pour moi un devoir d'être reconnaissant. Ce mémoire est imprimé dans le journal de septembre et paraît au commencement d'octobre. Je vous prierais de l'examiner sévèrement et de m'en dire votre façon de penser avec toute la liberté et la franchise que les gens de lettre doivent pratiquer. c'est pour profiter de cette critique amicale dans l'impression qu'on en fera pour la séance de Montpellier et vous voyez que c'est mon avantage que d'être sévère envers mes ouvrages. Un homme qui ne me voudrait pas du bien, dans une circonstance pareille, ne me parlerait point de mes fautes de tous genres, de style, er de choses & c, mais pour pouvoir en profiter il ne faudrait pas tarder, parcequ'on procédera bientôt à Montpellier à l'impression. Ce que je vous dis ici pour ce mémoire doit s'entendre de mes mémoires précédents et de ceux qui suivront, ce sont les mêmes motifs. L'abbé Rozier revient de Hollande où il a été envoyé par le ministre; j'ai reçu depuis peu une de ses lettres où il m'apprend [fol. 271 v] cette nouvelle. Il ajoute qu'on parle de supprimer les contreseings, ce qui serait pour lors une terrible affaire. Vos pierres meulières pour les olives, de quelle qualité sont-elles et surtout de quel endroit les tire-t-on ? Faites-moi le plaisir de me dire si vous connaissez quelques passages d'auteurs anciens ou modernes qui rapportent des faits semblables à celui-ci: Cardan était à Milan, le trait se répandit qu'il y avait un ange en l'air, c`était la figure d'une statue de pierre dont l'ombre se peignait dans les rues +. Je demande des faits semblables, c'est-à-dire des faits de figures quelconques qui soient peintes par réflexion & c et rien de ce qui a rapport aux aurores boréales, ou à ce qu'on appelle in preferibus emphatiques: vous me feriez plaisir de m'envoyer un petit recueil d'autres lettres. J'ai appris, il y a quelque temps, que vous aviez été un peu incommodé. J'y pris alors toute la part possible, mais ensuite on me fit savoir que vous étiez rétabli, ce qui me fit le plus grand plaisir possible: ménagez-vous. Vous n'avez plus besoin d'étude. Vous avez de trop grandes avancées en tout genre. Comment va Monsieur l'abbé Paulhian? Bien des compliments, s'il vous plaît. Votre cabinet a-t-il eu des augmentations? Et quelles sont les principales? [fol. 272 r] Quant au mien, il a beaucoup augmenté. Il n'est plus où vous l'avez vu. J'ai consacré à cet objet une pièce entière dont l'étendue est ornée des grands morceaux qui ne peuvent pas entrer dans les tiroirs. Je serais bien charmé d'avoir un exemplaire de votre dissertation sur l'inscription de la Maison Carrée. Je connaissais votre découverte mais je ne connaissais pas la dissertation. Je la vis il y a peu de temps entre les mains d'une personne qui passait par Béziers et je ne pus la lire. J'ai été courrir aux montagnes pour l'histoire naturelle et j'y vais encore retourner pour l'histoire naturelle qui a toujours de grands attraits. A propos de cela, je vous dirai que l'abbé Pourret me fit voir à Narbonne des corps ronds que Monsieur de Genssane appelle des noix pétrifiées et que vous avez demandées à cet abbé. Jamais il n'y a eu de noix dans cet endroit; ce sont des pyrites selon moi. Celles que Monsieur de Genssane m'a données pour des noix et qui sont absolument semblables à celles que l'abbé Pourret vous enverra : ainsi l'erreur est constante. Dites-moi cependant quel sera votre sentiment lorsque vous les aurez vues. J'ai l'honneur d'être avec un respectueux attachement. Monsieur et cher secrétaire Votre très humble serviteur. Bertholon A Béziers, le 21 septembre 1777. + Je n'ai pas Cardan, ce fait y est-il rapporté? Si cela est, donnez-moi le passage latin original. [fol. 272 v] Monsieur, Monsieur Séguier, secrétaire perpétuel de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Nîmes de Dijon et des inscriptions & c. A Nîmes : [personnes citées] Antoine de Genssane, François Rozier, Pierre-André Pourret : [reférence bibliographique citée] Rozier François, Journal d'observations sur la physique, l'histoire naturelle et sur les arts et métiers, au Bureau du journal de physique, Paris, à part. Séguier, Jean-François, Dissertation sur l'ancienne inscription de la Maison-carrée de Nismes, Nimes, Gaude, 1776.