Écocritique comparée de Jean Marc Dalpé et de Joseph Boyden

Ma thèse est une étude comparée des oeuvres de Joseph Boyden et de Jean Marc Dalpé, et plus spécifiquement de leur imaginaire spatial. Mon analyse se veut essentiellement géocritique et géosymbolique. Elle s’inspire des travaux de Bertrand Westphal, qui s’intéressent à l’insertion et la transformati...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Noël, Martine
Format: Thesis
Language:French
Published: Université d'Ottawa / University of Ottawa 2018
Subjects:
Online Access:https://dx.doi.org/10.20381/ruor-22695
http://ruor.uottawa.ca/handle/10393/38442
Description
Summary:Ma thèse est une étude comparée des oeuvres de Joseph Boyden et de Jean Marc Dalpé, et plus spécifiquement de leur imaginaire spatial. Mon analyse se veut essentiellement géocritique et géosymbolique. Elle s’inspire des travaux de Bertrand Westphal, qui s’intéressent à l’insertion et la transformation littéraire des espaces humains. L’ancrage géographique nordique des textes de ces deux auteurs, et plus spécifiquement dans le Nord ontarien où la nature est omniprésente, me semble particulièrement porteur de sens. Il s’agit d’ailleurs de l’élément principal permettant de rassembler et de comparer les oeuvres de Boyden et de Dalpé. Mon étude se centre ainsi sur la géocritique, mais se veut surtout une écocritique, puisque cette approche me permet de cerner davantage les thèmes et les symboles issus spécifiquement de l’environnement naturel. Je procède donc à une exploration du wilderness littéraire dans les oeuvres, qu’il soit forestier, minier, aquatique ou vivant. Grâce aux travaux de William Cronon, je note que ce concept est remis en question dans les oeuvres du corpus, car il ne s’agit pas ici d’un wilderness en tant que nature vierge. Les personnages vivent, au contraire, à proximité de la forêt, entretiennent un contact quotidien avec la nature. Une véritable relation entre les personnages et les éléments de leur environnement se met donc en place. Toutefois, cette relation n’est pas toujours idyllique, car la nature sauvage demeure tout de même dangereuse. Les auteurs puisent parfois dans un symbolisme plutôt universel ou connu, celui des bêtes sauvages dangereuses et des monstres. La forêt boréale est menaçante, et évoque les ouvrages de Robert Progue Harrison ou encore de Margaret Atwood. L’hiver et le froid soutiennent le thème de la survivance. Ma thèse montre aussi que le sentiment d’emprisonnement suscité par la forêt est une symbolique récurrente. Il existe un lien de parenté entre l’univers de la nature sauvage et l’imaginaire de la biorégion du nord ontarien. Cet imaginaire est marqué par des symboles qui cadrent avec l’expérience que font les personnages du wilderness, mais il est aussi teinté par la mythologie autochtone et renvoie ainsi à la présence importante des peuples des Premières Nations dans la région. En somme, mon analyse du symbolisme écologique s’intéresse à la présence d’un wilderness nord ontarien polysémique et multiforme dans les oeuvres à l’étude. En outre, par sa nature comparative, ma thèse montre que malgré les différences de langue, et les différences culturelles qui en découlent irrémédiablement, il y aurait un imaginaire du wilderness commun à ces auteurs canadiens bien connus, imaginaire cependant directement tributaire de la géographie ontarienne.