Etude de la franchissabilité de l'aménagement hydroélectrique de Golfech / Malause par le saumon atlantique : Suivi 2006 et synthèse 2005-2006

/ La Garonne est barrée par un premier grand obstacle, l'aménagement hydroélectrique de Golfech-Malause, situé environ 210 km en amont de sa confluence avec la Gironde. Le suivi, par radiopistage, des déplacements de 10 saumons atlantiques (Salmo salar, L.) adultes, à son niveau, a permis, en 2...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Delmouly, L., Croze, O., Bau, F., Moreau, N.
Other Authors: CEMAGREF BORDEAUX UR EPBX GHAAPPE FRA
Format: Report
Language:French
Published: 2007
Subjects:
Online Access:https://irsteadoc.irstea.fr/cemoa/PUB00022324
Description
Summary:/ La Garonne est barrée par un premier grand obstacle, l'aménagement hydroélectrique de Golfech-Malause, situé environ 210 km en amont de sa confluence avec la Gironde. Le suivi, par radiopistage, des déplacements de 10 saumons atlantiques (Salmo salar, L.) adultes, à son niveau, a permis, en 2005, de présumer d'un franchissement difficile de cet obstacle. Ce suivi, réalisé dans des conditions environnementales particulières et portant sur un nombre restreint d'individus, méritait d'être poursuivi avant de pouvoir conclure quant à la franchissabilité réelle de cet aménagement. Le présent suivi a donc pour objet de compléter l'étude de sa franchissabilité à partir de l'observation du comportement de nouveaux individus piégés et marqués au niveau de la centrale hydroélectrique de Golfech puis relâchés 7 km plus en aval, à hauteur de Saint-Sixte. En raison de conditions hydro-climatiques particulières rencontrées en 2006 (fortes températures, supérieures à 24°C dès mi-juin, associées à de faibles débits), les passages de saumons à Golfech ont cessé précocement, empêchant la migration massive des castillons précoces qui devaient constituer la majorité de notre échantillon. Ainsi, seuls 13 saumons, tous appartenant à la catégorie « saumon de printemps », ont pu être radiomarqués et suivis. Parmi ces 13 poissons, 9 ont fréquenté l'aménagement hydroélectrique de Golfech-Malause sans que leur comportement ne puisse être perturbé par les opérations de marquage et transport. La franchissabilité de cet aménagement a été évaluée à partir de l'ensemble des individus l'ayant fréquenté au cours des deux campagnes de radiopistage de 2005 et 2006, soit, au total 19 saumons. Avec un taux de transfert de 47% (9 sur 19), une moyenne de blocage de 12.5 jours (médiane : 4 jours) pour les individus ayant franchi et de 31 jours (médiane : 21 jours) pour ceux restés bloqués, la franchissabilité de cet aménagement apparaît faible. Ce faible taux de franchissement de l'aménagement de Golfech-Malause est d'autant plus inquiétant qu'il a été obtenu dans des conditions plutôt favorables, c'est-à-dire dans une gamme de débits faibles favorisant une orientation directe des saumons vers le canal de fuite et la centrale de Golfech, avec un faible risque d'égarement dans le tronçon court-circuité (TCC), et induisant de faibles débits turbinés, ce qui contribue à une meilleure attractivité du débit d'attrait de l'ascenseur à poissons. Malgré les faibles débits rencontrés au cours de l'étude, le TCC a quand même été fréquenté par 8 saumons radiomarqués, principalement suite à leur blocage dans le canal de fuite (cas de 7 saumons), au pied de la centrale hydroélectrique, à l'origine de leur repli dans le TCC. Ces poissons ont permis de mettre en évidence de réelles difficultés de progression dans ce TCC : seuls 2 individus sur 8 ont en effet réussi à franchir le seuil 5 (premier d'une série de 5 seuils installés dans ce TCC de façon à maintenir une cote d'eau suffisante), et un seul d'entre eux s'est présenté au barrage de Malause, sans jamais réussir à passer en amont malgré plus de 35 jours passés à son pied. Ce barrage est en effet équipé seulement d'une écluse Borland, un dispositif de franchissement peu performant. L'analyse des déplacements de saumons radiomarqués au pied de la centrale de Golfech a permis de préciser les causes du faible franchissement à ce niveau, à savoir : (1) le stationnement préférentiel des individus dans la partie gauche du canal de fuite (Z2) et au pied des turbines (Z3), (2) les grandes difficultés à s'approcher de l'entonnement de l'ascenseur malgré de nombreuses incursions à proximité de l'entrée (faible attractivité du dispositif), (3) le passage difficile de l'entonnement qui s'avère dissuasif et (4) un système anti-retour ne jouant que partiellement son rôle. Au vu de tous ces résultats, la franchissabilité de l'aménagement de Golfech-Malause s'avère donc faible et insuffisante étant donné la position de l'ouvrage sur l'axe migratoire, relativement en aval, impactant sur la plupart des espèces de poissons migrateurs. Ce mauvais résultat, dû au manque de performance de l'ascenseur à poissons installé à la centrale, mais aussi à des difficultés de progression dans le TCC (notamment au niveau du seuil 5) comme à une quasi-impossibilité de franchir le barrage de Malause, indique la nécessité (1) d'améliorer significativement les performances de l'ascenseur à poissons ce qui ne pourra être possible sans la création d'une ou plusieurs nouvelles entrées, l'augmentation de son attractivité par la délivrance d'un débit d'attrait plus important, la modification du système anti-retour (allongement de l'entonnement existant, ajout d'un second entonnement) et/ou la réalisation d'un second dispositif de franchissement, (2) de construire au barrage de Malause une passe à poissons efficace et (3) de garantir la progression dans le tronçon court-circuité par la réalisation de nouvelles passes à poissons au niveau des seuils qui y sont implantés, la priorité devant être donnée à celui situé le plus en aval (seuil 5) dont le manque de franchissabilité a été clairement identifié.