LE « PARTENARIAT ATTENTIF » DE LA COSMOLOGIE ISLANDAISE. LE ROLE DES MORTS DANS LES EVENEMENTS GENOMIQUE ET SPIRITUALISTE

International audience En 1998, un événement médiatique secoua la presse islandaise et internationale par décision gouvernementale, la société deCode Genetics – fondée par l'islandais Kári Stefánsson mais enregistrée au Delaware – allait procéder au fichage systématique des cartes ADN des 280.0...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Pons, Christophe
Other Authors: Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Aix Marseille Université (AMU)
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: HAL CCSD 2005
Subjects:
Online Access:https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01141097
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01141097/document
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01141097/file/Halshs%20Pons%202005%20Le%20partenariat%20attentif%20de%20la%20cosmologie%20islandaise.pdf
Description
Summary:International audience En 1998, un événement médiatique secoua la presse islandaise et internationale par décision gouvernementale, la société deCode Genetics – fondée par l'islandais Kári Stefánsson mais enregistrée au Delaware – allait procéder au fichage systématique des cartes ADN des 280.000 citoyens islandais. L'Islande devenait ainsi la première nation du monde à identifier son pool génomique de façon exhaustive. D'autres pays ont depuis suivi de semblables entreprises mais à l'époque l'événement déclencha de vives réactions, opposant notamment l'acceptation islandaise (hormis quelques groupes réfractaires l'opinion publique y était favorable) à la stupeur des médias étrangers. Sur plusieurs plans, le projet deCode paraissait à la fois inacceptable et dangereux. D'abord sur l'atteinte aux libertés individuelles dans un programme élaboré sur le principe de « consentement présumé ». Ensuite sur le risque de manipulation des descendances et la question d'une éthique à adopter. Et sur ce point, le fait qu'il s'agisse d'un peuple nordique, baigné de cette imagerie commune de grands blonds aux yeux bleus, a sans doute joué dans la diabolisation du projet s'enrichissant du souvenir de l'histoire nazie, la vision redoutable d'une identité nordique prit encore plus de poids et très vite fut réhabilité en Europe le spectre d'une identité menaçante, alliant les deux faces cachées d'un aryanisme et d'un eugénisme. Enfin, un dernier point choquant pour les habitants du vieux monde est qu'il s'agissait d'une nation de l'Occident européen. En somme, il y avait là un non-exotisme qui empêchait de renvoyer cette affaire dans une altérité lointaine. Cette scandaleuse proximité renforçait d'autant l'incompréhension, ce qu'un article français résumait tout à fait clairement en introduisant son texte comme suit : « Cette histoire-là ne se passe ni en Papouasie, ni dans les îles Salomon. Elle