La toundra russe
International audience A partir d’un mot finno-ougrien désignant les hauteurs dénudées émergeant au-dessus de la forêt de la péninsule de Kola, les Russes ont appelé toundra la formation végétale zonale, basse, sans arbre, qui borde les littoraux des mers arctiques de leur pays. Elle forme le milieu...
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Other Authors: | , |
Format: | Book Part |
Language: | French |
Published: |
HAL CCSD
2010
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Subjects: | |
Online Access: | https://hal.science/hal-03729640 https://hal.science/hal-03729640/document https://hal.science/hal-03729640/file/Touchart_2010_toundra_russe_pour_HAL.pdf |
Summary: | International audience A partir d’un mot finno-ougrien désignant les hauteurs dénudées émergeant au-dessus de la forêt de la péninsule de Kola, les Russes ont appelé toundra la formation végétale zonale, basse, sans arbre, qui borde les littoraux des mers arctiques de leur pays. Elle forme le milieu de vie ultime de leur avancée historique vers le nord. Les mousses et les lichens, à croissance très lente, structurent l’écosystème toundrain et la primauté des premières est une originalité de la toundra russe par rapport à son homologue canadienne. Les autres plantes, herbacées ou ligneuses, sont plaquées au sol et l’ensemble compose un paysage bas, pratiquement sans strates distinctes, souvent discontinu, dont l’organisation géographique se fait sous forme d’une mosaïque. Sur plus de trois millions de kilomètres carrés, la toundra est la formation végétale la plus pauvre de Russie. Sa biomasse moyenne est d’une dizaine de tonnes par hectare, dont plus des quatre cinquièmes sont constitués par les organes souterrains. Sa productivité de seulement une tonne par hectare par an environ, est très variable d’une année à l’autre et rend aléatoire une quelconque utilisation humaine. L’élevage traditionnel du renne, s’il respecte un long temps de retour sur les pâturages de la « mousse à renne » (oléni mokh), semble l’activité la plus adaptée. Les traits caractéristiques de la toundra sont conditionnés par son appartenance au milieu polaire, mais sa pauvreté spécifique est accentuée par la jeunesse de cette formation à l’échelle des temps biogéographiques. D’ailleurs, la toundra de la Russie d’Europe et de la Sibérie occidentale, qui a subi toutes les glaciations quaternaires, compte moins d’espèces que celle de Sibérie orientale, si sèche qu’elle fut en grande partie épargnée par le rabotage glaciaire. Aujourd’hui, la toundra russe est déterminée par un climat polaire, dont le principal problème est l’absence d’été, beaucoup plus contraignante que le froid de l’hiver. La brièveté de la saison végétative, ainsi que le ... |
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